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Laurent Poupard

Laurent Poupard

Ingénieur d'études

1962 -

Dans une société de plus en plus caractérisée par sa morosité, il est important de proposer un regard positif sur le monde qui nous entoure et que nous contribuons à façonner, un regard ouvert sur sa beauté - naturelle ou due à l'homme - si fragile, un regard de compréhension et d'intelligence. Parce qu'il contribue pleinement à cette ouverture, le site Futura-Sciences mérite grandement son succès actuel et je lui souhaite de continuer longtemps encore dans cette voie. 22 janvier 2004

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Biographie

Né le 7 septembre 1962 à Saint-Astier (Dordogne), Laurent Poupard a fait ses études supérieures à Bordeaux : licence puis maîtrise d'histoire de l'art, licence d'ethnologie. Il est titulaire d'un DESS en informatique documentaire, délivré à Lyon.

Il a été recruté en 1987 par le service régional de l'Inventaire général de Franche-Comté (Ministère de la Culture et de la Communication) pour réaliser un inventaire exhaustif et systématique du patrimoine industriel de cette région, dans le cadre d'une opération nationale intitulée « Repérage du Patrimoine industriel ».

Depuis 1995, il a élargi son domaine d'études à l'ensemble du patrimoine pris en compte par ce service, tout en développant des compétences en matièrematière de publication électronique.

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métier

Issu d'un milieu paysan, lors de mes études d'histoire de l'art, je fus dérouté par l'approche esthétique - voire esthétisante - des oeuvres d'art, affaire de subjectivité où la qualité du discours et la force de conviction l'emportent parfois sur toute autre considération. Je fus donc d'autant plus attiré par deux enseignements qui me semblaient bien plus matériels et terre à terre : celui du conservateur régional de l'Inventaire général d'Aquitaine, Jean-Claude Lasserre, et celui du directeur du Centre de Recherche en Physique appliquée à l'Archéologie, Max Schvoerer. Chacun à sa manière montrait qu'une oeuvre peut aussi s'appréhender à partir de ses caractéristiques physiques : matériau, dimensions, technique... Le côté systématique, patient et obstiné du travail de l'Inventaire général me séduisit particulièrement.
Rappelons que ce service du Ministère de la Culture et de la Communication a été créé en 1964 par André Malraux et André Chastel pour « recenser, étudier et faire connaître toute oeuvre qui du point de vue historique, artistique ou archéologique, fait partie du patrimoine national ». Vaste programme succédant à diverses tentatives similaires ébauchées depuis le 17e siècle mais jamais menées à leur terme.
La gageure tient en effet à travailler sur un nombre impressionnant d'oeuvres - architecture et objets - d'époque, de nature et de qualité différentes, disséminées sur l'ensemble du territoire national, et à en restituer l'étude de manière homogène. Cette dernière condition est indispensable pour permettre comparaisons et analyses, aussi bien par un public professionnel (gestionnaires publics et décideurs, universitaires, offices du tourisme, etc.) qu'amateur, généralement plus intéressé par l'aspect monographique. Elle suppose une démarche scientifique - encadrée par des normes nationales -, une utilisation précoce de l'informatique et le recours à plusieurs corps de métiers : chercheurs, dessinateurs et photographes. Travail d'équipe, le travail de chercheur à l'Inventaire est donc varié, associant recherche d'informations en archives et dans les bibliothèques, étude sur le terrain (que ce terrain soit un canton rural du Haut Jura ou le centre ville de Besançon, par exemple) prenant en compte tous les types d'architecture (ferme, église, château, immeuble, usine, site d'écluse, etc.) et d'objets (calice, tableau, machine, vitrail, lunette d'observation astronomique, sculpture, meuble, etc.), rédaction et mise en forme des dossiers, mise en valeur par des expositions et des publications (papier puis électroniques)... Il demande une remise en cause et une gymnastique intellectuelle permanentes : il n'est pas évident - bien que très stimulant - d'étudier et dater successivement un châssis de scie multilames destiné au débitage du marbre et un tableau d'église avant de rendre compte de l'architecture de cette même église puis de décrire une ferme ou une banque, le tout en confrontant l'oeuvre aux textes qui en parlent. De même, la restitution des résultats s'effectue aussi bien par des conférences et des expositions que par des articles et des publications : le chercheur doit alors être écrivain, pédagogue, inventif. Autant de caractéristiques qui font de ce travail une passion tout autant qu'un métier.