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La plus célèbre des grottes à peintures rupestres reste la grotte de Lascaux, mais on ne peut en visiter que la copie... Une grotte préhistorique, c'est fragile ! Voici l'histoire dramatique de cette grotte.
La grotte de Lascaux est un célèbre site préhistorique de la vallée de la Vézère (France). © Unesco, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0
Haut lieu de la Préhistoire, la grotte de Lascaux est un espace mythique, à cause de sa découverte fortuite par un jeune garçon, par le rôle que la grotte joua pendant la RésistanceRésistance française, et que Malraux évoque dans ses Antimémoires, mais aussi parce que le public ne put visiter ses trésors que pendant moins de vingt ans.
Les ornements de cette grotte sanctuaire appartiennent au Magdalénien, dernière grande civilisation paléolithique en Europe, et constituent l'une des plus belles œuvres d'art pariétal du monde. Par ailleurs, le radiocarbone et la palynologiepalynologie confirment que l'épanouissement de Lascaux se situe dans la première moitié du XVe millénaire.
Grâce à leur chienchien qui s'était engouffré dans un trou, le 12 décembre 1940, quatre jeunes Périgourdins découvrent la grotte de Lascaux près de Montignac. Stupéfaits de trouver des peintures sur les parois, ils alertent leur instituteur Léon Laval. Quelques jours plus tard, l'abbé du village, Henri Breuil, au terme d'une étude approfondie certifie scientifiquement qu'il s'agit de peintures rupestres. Il baptise alors la grotte « La chapelle Sixtine du Périgordien ».
La grotte de Lascaux renferme de magnifiques peintures rupestres. © DR
Le 27 décembre suivant, le site est classé monument historique. Cette découverte pendant la guerre la préserva ! Son exploration scientifique est plus tardive. Suscités par l'abbé Breuil, les premiers travaux scientifiques sont réalisés par son disciple l'abbé A. Glory ; de 1952 à 1963, celui-ci procède à l'exécution de relevés d'autant plus précieux que la grotte, ouverte au public depuis 1948, avait déjà subi quelques agressions. Son mérite fut aussi d'alerter la communauté scientifique et les pouvoirs publics du danger encouru par les gravures et peintures rupestres du fait de l'affluence touristique ; à certains endroits, les peintures des parois et des plafonds commençaient à pâlir. Pour combattre ce phénomène, dû à un excès de gaz carboniquegaz carbonique provoqué par la respiration des visiteurs, on installa un système de ventilationventilation, ce qui s'avéra insuffisant.
En plus les parois de la grotte de Lascaux subirent une contaminationcontamination biologique : plusieurs colonies d'alguesalgues, des fougèresfougères, des moussesmousses et des champignonschampignons y proliférèrent. De même on ne put empêcher l'apparition de voiles de calcitecalcite qui menaçaient de recouvrir les peintures.
En 1963, pour parer à tous ces dangers, les autorités ordonnent la fermeture de la grotte. Il faudra deux ans pour venir à bout des micro-organismesmicro-organismes qui attaquaient les peintures. Sauvée, Lascaux est aujourd'hui l'objet d'une analyse scientifique menée à bien en 1979 par Arlette et André Leroi-Gourhan.
La salle des Taureaux, ou Rotonde
La grotte de Lascaux, longue de 250 m, est une grotte-couloir avec un puits et un diverticulediverticule. La RotondeRotonde est la grande salle dont les figures peintes en noir modelé et en rouge et noir constituent la plus grande frise de tout l'art paléolithique. À Altamira (Espagne), les plus grands bisons atteignent 2 m et à Niaux moins de 1 m, les bovidés de la grotte de Lascaux dépassent 5 m de long.
En plus, on y trouve, dans le désordre, des taureaux, des cerfs, des biches, des bouquetinsbouquetins, des chevaux, des félinsfélins, des cerfs, des bisons, un rhinocérosrhinocéros, un rennerenne, figure rare dans les ensembles pariétaux de l'époque, et un homme, unique lui aussi. On y trouve encore un important matériel archéologique : des pointes de sagaies décorées, des lampes, des résidus de colorants, des coquillages percés, etc.
La salle des Taureaux, aussi appelée la Rotonde, comporte la plus grande frise de l'art paléolithique de Lascaux. © DR
L'éclairage à la Préhistoire
Les Hommes préhistoriques de Lascaux ont fait usage de lampes à suif, trouvées en grand nombre sur le site, qui sont le plus souvent de vulgaires pierres calcairescalcaires à face concaveconcave creusée d'une cuvette naturelle ; des traces de cendres, de suiesuie, de charboncharbon et de rubéfaction attestent de leur utilisation à des fins d'éclairage.
Les colorants à la Préhistoire
Les Hommes préhistoriques utilisaient des minérauxminéraux colorants à base de fer (hématitehématite, sanguine, turgite, limonite, goethite) et de manganèse (manganite, braunite, ocreocre noire). Les oxydes de fer étaient souvent chauffés pour modifier leur couleur naturelle. Pour transformer le colorant en peinture, la poudre obtenue était ensuite délayée dans des godets.
Les parois de la grotte de Lascaux sont beaucoup plus riches en signes que celles des autres grandes cavités du Paléolithique. Ces signes sont très divers : ramiformes, « damiers », peints en rouge, jaune et noir, et sans équivalent dans l'art pariétal. Flèches, harpons, bâtonnetsbâtonnets et traits, claviformes, points, formes ovales.
Altamira et Les Combarelles : d'autres grottes préhistoriques
D'autres grottes, en Espagne (Altamira, la plus célèbre) et en France, contiennent de très belles décorationsdécorations préhistoriques.
La grotte Les Combarelles est également une grotte préhistorique abritant des peintures rupestres. © DR
Par exemple, Pechmerle et les autres grottes de la région du Lot, Célé, dont aucune ne se visite, ou encore Les Combarelles ou la grotte Cosquer, qu'on ne peut pas visiter non plus.