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Eruption du Piton de la Fournaise (en haut à droite) le 5 avril 2007, vue par le satellite MODIS de la NASA. Crédits NASA.
Alexandre Nercessian, sismologuesismologue à l'Institut de physiquephysique du globe, estime que la situation ne devrait pas évoluer spectaculairement dans les jours à venir. Mais il faut rester vigilant, prévient-il, car des séismes sont toujours enregistrés sous le Dolomieu, cônecône sommital du volcan, qui s'est effondré la semaine dernière en formant un gouffre de 300 mètres de profondeur.
Une équipe de scientifiques a pu se rendre pour la première fois dimanche sur place, et témoigne d'une profonde transformation du site qui, avant l'éruption, était un lieu de randonnée très prisé. La situation a été qualifiée d'"apocalyptique", des effondrementseffondrements continuent à se produite à 30 ou 40 mètres du cratère et les flancs du volcan sont recouverts de 5 à 7 cm de cendres volcaniques.
Dimanche 8 avril, une autre équipe ayant eu l'intention d'aller filmer les flots à l'endroit où les coulées de lave brûlante se jettent en mer a fait une étrange découverte. Une très grande quantité de cadavres de poissons flottaient en surface, appartenant à une trentaine d'espècesespèces différentes et pour la plupart inconnues, de couleurcouleur pâle, à la physionomie inhabituelle et dont la tête est parfois terminée par un long becbec. Selon Patrick Durville, de l'aquarium de Saint-Gilles, qui souligne le caractère exceptionnel de cette découverte, il s'agit d'espèces abyssales que l'on n'observe jamais en surface, et on trouve là des spécimens appartenant à chaque palier de profondeur jusqu'à 1000 mètres.
A l'endroit où la lave se jette dans la mer, la température de l'eau atteint 70°, ce qui peut expliquer la mort de poissons à faible profondeur. Mais comment expliquer cette hécatombe d'espèces abyssales ? Les torrentstorrents de lave auraient pu provoquer des éboulements sous-marinssous-marins de matériaux chauds qui auraient pu tuer ces poissons, mais un tel fait n'a jamais été observé.
D'autres hypothèses se basent sur des explosions sous-marines ou des poches de gazgaz qui se seraient libérées à grande profondeur, voire des coulées sous-marines, mais sans la moindre certitude.
Autre phénomène étrange relevé par Thomas Staudache, directeur de l'Observatoire, de l'eau stagnant sur les coulées de lave en fusionfusion, sans s'évaporer. Alexandre Nercessian explique cette observation par la présence d'un "coussin de vapeur" provoqué par les chutes de pluie sur les coulées très chaudes, qui maintient l'eau en suspension au-dessus de la lave tout en l'isolant.