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- Le samedi 19 février au matin, seule une bouche éruptiveéruptive restait active. Les coulées qui n'étaient plus visibles de la RN2 - la célèbre Route des Laves qui traverse le Grand Brûlé à 100 mètres d'altitude - devaient continuer à s'épancher au fond de la Plaine des Osmondes.
© Photo P.E. de Lajartre. Tous droits réservés
- Dans la nuit du lundi 21 au mardi 22 février, des pécheurs et des habitants de Bois-Blanc observèrent des lueurs importantes dans la Plaine des Osmondes, annonçant une 2eme phase de l'éruption.
- Un survolsurvol en hélicoptèrehélicoptère ce mardi 22 février au petit matin, permit de découvrir une sortie de lave très fluide à 1200 mètres d'altitude dans la Plaine des Osmondes au pied du rempart de Bois-Blanc et de constater que la coulée émise par le cratère principal de l'éruption était toujours active.
- Dans l'après-midi du mercredi 23 février, les coulées de lave ayant franchi le dernier « cassé » de la plaine des Osmondes à 1000 mètres d'altitude, étaient à nouveau visibles depuis la route.
© Photo P.E. de Lajartre. Tous droits réservés
- Le jeudi 24 février en début d'après-midi, Paul Edouard Bernard de Lajartre et moi-même, nous nous rendîmes sur le site de l'éruption. Un survol en hélicoptère depuis le Grand-Brûlé jusqu'au nouveau point de sortie à 1200 mètres d'altitude, suivi de plusieurs déposes près des différents « skylights » (fenêtresfenêtres sur les tunnels de lave) nous permit de filmer et photographier l'activité éruptive. Nous décidâmes de passer la nuit au pied du cassé de la Plaine des Osmondes, car plus d'une dizaine de coulées s'épanchaient dans les dernières fortes pentes, engloutissant la forêt du Grand-Brûlé. Un spectacle grandiose !!! Cette nuit-là, vers 3 heures du matin, nous entendîmes un ronflementronflement rappelant le bruit d'un réacteur d'avion : la fissure éruptive entre 1700 et 1500 mètres d'altitude venait-elle de reprendre du service ? Nous étions intrigués car aucune lueur de coulée éventuelle ne se reflétait sur la couverture nuageuse.
Plus étrange, les coulées cessaient d'être alimentées les unes après les autres et en fin de nuit il ne restait pratiquement plus d'activité visible. Le « ronflement » continuant, vers 5 heures du matin, nous appelâmes chez lui notre pilote d'hélicoptère habituel en lui demandant de venir nous chercher pour découvrir la source de ce bruit étrange. Le pilote nous rejoint finalement vers 7h30.
Parvenus au niveau de la fissure éruptive, nous devions constater qu'une nouvelle fracture s'était ouverte à la base amont des 2 cônescônes de la semaine précédente. De cette fracture s'échappaient avec une extrême violence des gazgaz, des panaches de cendres et de faibles projections sur une centaine de mètres de hauteur, le tout accompagné d'un bruit infernal rappelant celui des tuyèrestuyères d'un réacteur, et c'est ce bruit que nous avions entendu à 5 km pendant la nuit.
© Photo P.E. de Lajartre. Tous droits réservés
Après avoir passé une demi-heure sur le site, nous fûmes une nouvelle fois chassés par les mauvaises conditions météorologiques, juste le temps de constater que plus aucune coulée n'était visible sur le plancherplancher de La Plaine des Osmondes, les tunnels de lave filmés la veille étaient tous asséchés. De plus il n'y avait aucune trace de fumerolle bleue, fumerolle qui trahit l'existence d'une coulée souterraine. Que se passait-il ?
- La réponse vint quelques heures plus tard ce vendredi 25.
Vers 17h00, des fontaines de lave jaillirent sur les hauteurs du Grand Brûlé vers 1200 m d'altitude. A la surprise générale, vers 20h00 une coulée extrêmement fluide dévala les pentes traversant la « Route des Laves ». Nous réussîmes à atteindre le bord de l'océan de justesse, une demi-heure avant que la coulée n'atteigne la mer à vive allure vers 23h45. Le spectacle fût dantesque, car la lave progressait à la vitessevitesse d'un coureur à pied, traversant une forêt de filaos sur plusieurs mètres d'épaisseur avant de parvenir en haut des falaises qui surplombent de 10 à 15 mètres l'Océan indien à cet endroit.
Cette nuit là, des séismes furent ressentis sur Bois-Blanc, et une coulée de lave apparût à basse altitude au pied du Trou Caron, contre le rempart de Bois-Blanc à 3 km de la RN2. Cette nouvelle coulée progressa lentement en ce début de journée du samedi 26, puis accéléra brutalement en début d'après-midi. Cette coulée de 400 m de large traversa la RN2 vers 15h25, contre le rempart de Bois-Blanc, sur le site de la « Vierge au Parasol » déménagée dans l'urgence quelques heures plus tôt. A 17h00 la nouvelle coulée atteint l'océan.
Vers 22h00, le « trémor », indicateur de l'activité volcanique chuta brutalement. L'éruption était virtuellement terminée, mais de petites coulées de lave provenant de la vidange des tunnels furent encore observées jusqu'au dimanche 27 en milieu de journée.
L'éruption est stoppée, mais une activité sismique règne depuis plusieurs jours sous le Dolomieu avec une moyenne d'un séisme toutes les 4 minutes. La possibilité d'un effondrementeffondrement partiel du Dolomieu et de la formation d'un « pit crater » est d'actualité, aussi pour le moment l'accès aux cratères sommitaux reste interdit.
- Le 4 Mars : Au cratère Dolomieu la sismicité est toujours aussi importante, même s'il y a une légère diminution de l'énergieénergie globale de la journée.