Ce projet, qui pourrait sembler farfelu, est en réalité le seul moyen connu des scientifiques pour tenter de stopper une éruption de boue, véritable catastrophe naturelle qui sévit actuellement près de la ville de Sidoarjo (est de l'île de Java).

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    Vue aérienne du cône d'éruption.

    Vue aérienne du cône d'éruption.

    Ici une petite parenthèse s'impose, car ces mêmes scientifiques estiment que la cause de l'éruption n'est pas naturelle, mais aurait été provoquée par l'exploration du sous-sol à la recherche de gazgaz, en perforant accidentellement un aquifère (couche souterraine stockant des fluides sous haute pressionpression) à 2.830 mètres de profondeur.

    Mais naturelle ou pas, l'éruption de boue, qui dure depuis le 29 mai 2006, a déjà à son actif une quinzaine de victimes, plus de 15.000 sinistrés, ainsi que la disparition de centaines de maisons, d'une autoroute et de 25 usines. Le tout recouvert par un immense lac de boues grisâtres pestilentielles, qui continuent à jaillir de l'ouverture à raison de 100.000 à 150.000 mètres cubes par jour accompagnées d'émissionsémissions de sulfure d'hydrogènesulfure d'hydrogène toxique.

    Sachant très bien que jamais dans le monde une telle éruption n'a pu être stoppée, trois chercheurs de l'Institut technologique de Bandung (ITB) ont décidé de relever le défi. Et la solution qu'ils ont imaginée ne manque pas d'originalité.

    Il s'agit de noyer dans le cônecône béant un enchevêtrement de centaines de boules de bétonbéton enchaînées entre elles dans l'espoir d'arriver à l'obstruer. Chaque chaîne, d'un poids total de 196 kgkg, traverse quatre boules en béton, deux de 80 kg et deux de 18 kg. Le dispositif présente le double avantage d'être peu coûteux et simple à réaliser. Pour les déverser dans le trou béant, les ingénieurs ont construit une passerellepasserelle par-dessus, munie d'une grue mobilemobile. Et depuis février, les chaînes sont inlassablement lâchées dans les entrailles du volcan de boue où elles disparaissent.

    400 chaînes ont déjà été déversées, ce qui représente près de 80 tonnes de béton et d'acieracier. Les responsables pensent avoir détecté une certaine baisse du débitdébit, mais insistent sur la difficulté à le mesurer avec exactitude. Ils estiment cependant que des centaines de chaînes devront encore être utilisées.

    Volcan de boue de Sidoarjo. Crédit Greenpeace.

    Volcan de boue de Sidoarjo. Crédit Greenpeace.