La mort du célèbre pharaon égyptien Toutankhamon, exhumé en 1922 par Howard Carter, fait l’objet de nombreuses hypothèses. Dans un documentaire qui sera diffusé le 10 novembre sur la télévision britannique, une nouvelle théorie est évoquée. Les scientifiques ont fait appel à des spécialistes des crash tests pour l’étayer…
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Plus de 3.000 ans après sa mort, le pharaon Toutankhamon continue de faire parler de lui. Il faut dire qu'il passionne les égyptologues depuis plus d'un siècle maintenant, et que de nombreux mystères planent encore autour de sa vie, de sa mort, et d'une éventuelle malédiction quant à la découverte de son tombeautombeau.
Partons des faits avérés. Toutankhamon serait né aux alentours de 1345 avant J.-C., durant la douzième année du règne de son père, le pharaon hérétique Akhénaton. Sa mère ne serait pas Néfertiti, pourtant l'épouse du maître de l'Égypte antique, mais la sœur de celui-ci, dont on ne connaît pas le nom. Vers l'âge de neuf ans, Toutankhamon monte sur le trône et règne une dizaine d'années sur un territoire en proie aux troubles politiques et religieux. Puis, vers 1325 avant J.-C., le jeune homme meurt et il est momifié. Son sarcophage est trouvé en 1922 par le célèbre archéologue britannique Howard Carter, aidé de lord Carvanon, un riche comte qui meurt dans d'étranges circonstances un an après la découverte (bien que sa santé fût déjà bien chancelante), et qui alimente une thèse de la malédiction du tombeau. Mais ceci est un autre débat.
La question de la disparition du jeune pharaon dans la force de l'âge reste un mystère, aujourd'hui encore débattu. Des fragments d'os retrouvés en 1968 à l'intérieur de la boîte crânienneboîte crânienne laissent penser à un assassinat. Mais ces dernières années, d'autres hypothèses ont vu le jour. Une étude génétiquegénétique de 2010 a révélé la présence des gènesgènes de PlasmodiumPlasmodium falciparum, le parasite à l'origine du paludisme, ainsi qu'une maladie osseuse. Cette même année, une autre recherche parlait plutôt de drépanocytosedrépanocytose. En 2012, on évoquait cette fois l'épilepsie familiale qui aurait eu raison de Toutankhamon. Un vrai micmac dont il est difficile d'extraire la vérité.
Toutankhamon et l'insécurité routière
La situation pourrait devenir moins claire encore. Car le journal britannique The Independent a glané de nouvelles informations qui seront normalement divulguées dimanche 10 novembre dans un documentaire diffusé sur la chaîne anglaise Channel 4. Y serait explicitée une nouvelle hypothèse imaginée par des archéologues britanniques de l'Institut Cranfield Forensic : Toutankhamon aurait été renversé par un char lancé à vive allure.
La momie présente des fractures au niveau du bassin et des côtes. Les scientifiques se sont donc interrogés sur la raison de ces os cassés. À l'aide de spécialistes des crash tests, ils ont réalisé des simulations virtuelles des dégâts occasionnés par la rencontre entre un char et un Homme. C'est, semble-t-il, cohérent avec les dégâts constatés chez Toutankhamon. Sous le choc, le cœur aurait pu être écrasé, expliquant pourquoi l'organe n'a pas été retrouvé dans le tombeau, alors que c'était la coutume à l'époque.
Une momie cuite à point
Leur enquête permettrait également d'éclairer un autre aspect de l'intrigante momie. Howard Carter notait déjà l'aspect carbonisé du pharaon lorsqu'il l'a retrouvé. Comment est-ce possible ? Robert Conolly de l'université de Liverpool et ses collègues ont étudié un morceau de chair sous microscopie électronique, pour tenter de comprendre la raison de cet aspect. Et ils concluent qu'effectivement, le corps a bien brûlé. Mais après la mort de Toutankhamon.
Selon eux, dans le sarcophage, il y aurait eu une réaction chimiqueréaction chimique entre l'oxygène, le linlin et les huiles utilisées pour la momification qui auraient tout simplement cuit le pharaon défunt à 200 °C. Ce qui constitue finalement une bonne façon de stériliser le milieu...