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Vers la fin du Crétacé, la période géologique couvrant l'histoire de la Terre et de la biosphère il y a entre 144 et 66 millions d'années environ, l'Australie et l'Antarctique n'avaient pas encore été séparées par la dérive des continents. Réunies, elles se trouvaient à l'intérieur du cercle polaire mais n'étaient pas pour autant couvertes par un inlandsisinlandsis. La température moyenne de la zone australe était d'ailleurs plus élevée au Crétacé inférieur qu'elle ne l'est aujourd'hui, comme le montre l'étude des pollenspollens et des abondances relatives de certains isotopesisotopes.
Ce bloc continental devait donc être couvert de forêts jusqu'à l'extrême sud. Cette déduction est d'ailleurs confirmée par le découverte de dinosaures polaires australs qui y vivaient durant le Crétacé. Ce climatclimat plus clément des terres australes semble dû au fait que les positions respectives des continents imposaient des courants océaniques différents.
Le paléontologue James Witts nous parle de ses travaux sur les fossiles datant du Crétacé en Antarctique. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle avec deux barres horizontales en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître, si ce n'est pas déjà le cas. En cliquant ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, vous devriez voir l'expression « Traduire les sous-titres ». Cliquez pour faire apparaître le menu du choix de la langue, choisissez « français », puis cliquez sur « OK ». © universityofleedsuk
65 à 70 % des espèces marines en Antarctique qui disparaissent
Ce climat austral avait conduit à l'hypothèse que les organismes vivant là devaient être mieux armés contre la crise Crétacé-Tertiaire, encore appelée Crétacé-PaléogènePaléogène ou crise KT, un brutal changement climatiquechangement climatique engendré par l'impact de la météoritemétéorite du Yucatan ou par les épanchements de lavelave du Deccan. En effet, les fortes variations saisonnières de températures et d'ensoleillement dans le cercle polaire antarctique ont dû aboutir à des adaptations spécifiques chez les êtres vivants de la région, qui devaient les rendre moins vulnérables au froid et au manque de lumièrelumière. Dans cette hypothèse, les archives géologiques devraient montrer une chute moins brutale de la biodiversitébiodiversité qu'ailleurs sur le Planète au moment de cette grande crise biologiquecrise biologique.
Visiblement, ce n'est pas du tout le cas d'après un article publié dans Nature Communications par une équipe de paléontologuespaléontologues britanniques. James Witts et ses collègues se sont intéressés à environ 6.000 fossilesfossiles trouvés dans des sédimentssédiments marins qui se sont déposés entre -69 et -65 millions d'années. En milieu marin, la fossilisationfossilisation est plus efficace. Les restes d'animaux ou de plantes y sont en effet bien plus fréquemment et rapidement enfouis et isolés de l'oxygène, ce qui explique le plus grand nombre de fossiles marins que terrestres. L'abondance des restes retrouvés autorise donc des statistiques plus robustes pour comprendre la paléobiosphère.
En l'occurrence, les archives paléontologiques montrent une diminution brutale de 65 à 70 % de la diversité des espècesespèces marines, avec notamment les mosasauresmosasaures et les ammonitesammonites qui disparaissent. L'ampleur de l'extinction est donc du même ordre que celle constatée ailleurs sur la Planète et elle est très rapide à l'échelle géologique. La vie en Antarctique n'était donc pas davantage protégée que dans les autres régions de la Terre par les évènements à l'origine de la crise KT.
Selon James Witts, il s'agit même de « la preuve le plus solidesolide issue des fossiles que la cause principale de l'extinction était l'impact d'un grand astéroïdeastéroïde plutôt qu'un lent déclin provoqué par un changement de climat ou un stressstress sévère sur l'environnement issu du volcanismevolcanisme ».