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Le 18 novembre dernier, les gouvernements éthiopien et italien ont signé un accord sur le retour de l'obélisqueobélisque d'Axoum, dans le cadre de la Convention relative à la protection du patrimoine mondial culturel et naturel de 1972. A ce titre ils ont demandé la collaboration de l'UNESCO. Le site archéologique d'Axoum a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en 1980. La Convention du patrimoine mondial engage les États parties « à apporter leur concours à l'identification, à la protection, à la conservation et à la mise en valeur du patrimoine culturel et naturel ».
© Niamh Burke - Unesco
« Ce geste hautement symbolique, issu d'un commun accord entre l'Italie et l'Éthiopie, ne peut que réjouir toute la communauté internationale. C'est un moment historique », a déclaré le Directeur général de l'UNESCO, Koïchiro Matsuura. « Après 68 ans d'exil, l'obélisque d'Axoum retourne au cœur de l'Éthiopie antique, dans la région du Tigré. Il sera de nouveau érigé dans son royaume qui, selon le philosophe perse Mani, était "le troisième du monde" et dont les vestiges figurent parmi les premiers sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial.»
Devenue symbole de l'identité du peuple éthiopien, cette stèle funéraire de 160 tonnes et de 24 mètres de hauteur a 1700 ans environ. En 1937, elle avait été emportée à Rome par l'armée italienne.
- La première des trois parties de l'obélisque d'Axoum est arrivée le 19 avril en Éthiopie par avion. Les deux autres éléments de l'obélisque qui se trouvait à Rome depuis 1937, seront acheminés vers Axoum (site du patrimoine mondial) dans les jours qui viennent.
La mission d'experts de l'UNESCO a conduit son travail d'évaluation du terrain sur la base de laquelle un projet de réinstallation de l'obélisque et de valorisation du site sera élaboré par l'UNESCO. Les archéologues, anthropologues, ingénieurs et géophysiciens qui participent à la mission ont travaillé en étroite collaboration avec des experts d'organisations éthiopiennes.
© Niamh Burke - Unesco
« Nous avons trouvé des richesses insoupçonnées dans le sol du site d'Axoum », a déclaré Elizabeth Wangari, du Centre du patrimoine mondial qui a participé à la mission. « Des technologies de pointe nous ont permis de sonder le sol jusqu'à 6 mètres de profondeur. Nous avons découvert des chambres souterraines et d'importants vestiges archéologiques. De nouvelles études s'imposent avant de procéder à l'érection de l'obélisque. »
Un travail de préparation du site d'Axoum aura lieu avant la réinstallation de l'obélisque, prévue dans quelques mois. Ce projet a été rendu possible par la collaboration entre l'Éthiopie, l'Italie et l'UNESCO.