La découverte de cellules précurseur du développement cardiaque subsistant après la naissance et cultivables en laboratoire permet d'envisager que le cœur puisse s'« auto-réparer » en partie suite à une lésion, par la génération de nouvelles cellules cardiaques adultes.

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    Myoblastes - Peckham lab (Université de Leeds).

    Myoblastes - Peckham lab (Université de Leeds).

    Comme l'atteste l'étymologie de son préfixe, le cœur, ou myocardemyocarde, est un muscle. Lorsqu'il y survient une lésion (un infarctus par exemple), à la manière des autres entités musculaires du corps, il est en mesure de guérir naturellement, mais en ne recouvrant pas entièrement ses capacités initiales. En effet, non seulement les cellules myoblastiques déjà présentes pourvoient à la production d'un nouveau tissu musculaire, mais d'autres cellules, les fibroblastesfibroblastes, assurent la production concomitante de tissu interstitiel. Ce processus, nommé fibrosefibrose cicatricielle, est à l'origine d'une diminution de la force et de l'élasticité du muscle à la suite d'une lésion.

    Mais lorsque l'atteinte est grave, ce processus ne peut se mettre en œuvre et la lésion s'avère fatale. C'est le cas par exemple lorsque plus du quart du ventriculeventricule gauche est lésé lors d'un infarctus, c'est-à-dire lorsque près d'un milliard de cellules cardiaques sont mortes d'asphyxieasphyxie. Les cellules cardiaques ne se divisant plus une fois arrivées à maturité, les dégâts ainsi survenus ne peuvent être réparés. Ces cellules sont issues de cellules précurseur qui, à la différence d'autres cellules souches embryonnairescellules souches embryonnaires dont l'évolution peut conduire à n'importe quel tissu du corps, sont prédestinées à devenir des myoblastes.

    En recherchant le gènegène islet-1, dont on sait qu'il s'y exprime, Kenneth ChienChien de l'Université de médecine de Californie (San Diego) et son équipe, sont parvenus à localiser ces cellules précurseur du développement cardiaque chez différents mammifèresmammifères dont l'homme. « Ce sont des cellules très rares, ce qui explique qu'elles n'aient pas été identifiées plus tôt », explique Kenneth Chien. En effet, seules quelques centaines de ces cellules subsistent après la naissance et leur nombre ne cesse de décroître avec l'âge.

    In vitroIn vitro, il est possible de les reproduire en très grand nombre, ce qui ouvre la voie à un nouvel espoir en matière de thérapiethérapie cardiaque post-traumatique.