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Le bronzage n'a pas toujours été à la mode. Durant des millénaires, la peau blanche était signe de noblesse ; aujourd'hui chacun veut avoir le teint hâlé. Mais si les bienfaits du soleil sont reconnus, les risques d'une exposition excessive le sont aussi. Retour sur l'histoire du bronzage.
La peau blanche, une mode millénaire
Durant des millénaires, la mode de la peau blanche s'est imposée. Au temps de la Grèce dominante, les Athéniennes s'enduisaient déjà la peau du visage avec du blanc de céruse (une substance très toxique) et se trouvaient imitées dans tout le bassin méditerranéen. Plus tard, malgré l'opposition de l'Église, qui associait ces pratiques à la luxure, l'aristocratie considérait, elle, que la peau mate devait être réservée aux roturiers. Particulièrement le « courant précieux » au XVIIe siècle imposait la blancheur aux nobles et bourgeoises, le mat aux paysans, aux soldats, aux marins et autres pirates...
Le courant hygiéniste
Ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle, avec le courant hygiéniste, que la tendance va s'inverser. Des « bains de lumière » et de mer sont alors prescrits aux personnes anémiées et rachitiques, presque par intuition. Au début du XXe, les chercheurs vont mettre en évidence les bienfaits du soleil pour la synthèse de la vitamine D. Mais la mode n'est toujours pas à cette époque d'avoir la peau bronzée.
Les congés payés
En quelques années la tendance va s'inverser. La tradition et le prestige de la peau blanche vont s'effacer au profit de la couleur cuivre. Le facteur fondamental de cette évolution est l'arrivée des congés payés avec le Front Populaire en 1936. Grâce au développement des routes et des chemins de fer, l'exode estival peut commencer, les plages se remplissent, les corps se dénudent...
L'ère moderne du bronzage
Après la seconde guerre mondiale, ce sont les Trente glorieuses. Trente ans de forte croissance économique et d'avancées sociales. Les congés payés passent de une à trois semaines, les vacances se divisent en vacances d'hiverhiver à la montagne et vacances d'été à la mer. Des expressions comme « juillettistes, aoûtiens et chassés-croisés » naissent. Plus tard, au cours des années 1970 et 1980, avec la baisse des prix du transport aérien, ce sont les séjours tropicaux qui se démocratisent. On observe même le développement des centres de bronzage. Payer pour bronzer, qui aurait pu l'imaginer au siècle précédent ? Résolument, être bronzé est devenu synonyme de bonne santé et de classe sociale élevée.
Un prix à payer
Si l'on peut se satisfaire de ces avancées sociales, apprécier la vie au grand airair et les séjours en bord de mer, il n'en demeure pas moins vrai qu'il y a un prix à payer pour ceux qui en abusent... Individuellement, c'est le drame que connaissent les familles des personnes atteintes par un cancer de la peaucancer de la peau mortel (le mélanome malin), lorsqu'il n'est pas traité précocement. Collectivement, ce sont des millions d'euros dépensés pour traiter l'ensemble des pathologiespathologies liées aux surexpositions solaires comme les cancers mais également la cataractecataracte.