Pour mieux comprendre l'anorexie, il faut avant tout connaître les mécanismes liés à la prise alimentaire. Cette dernière suit un rythme circadien : nous mangeons le jour et jeûnons la nuit. Chaque prise alimentaire est associée à trois phases : tout d'abord l'individu ressent la faim, puis il mange et ensuite il est rassasié (phase postprandiale).

Pour comprendre l'anorexie, découvrez comment fonctionnent les mécanismes liés à la prise alimentaire. © RioPatuca,Shutterstock
Pour comprendre l'anorexie, découvrez comment fonctionnent les mécanismes liés à la prise alimentaire. © RioPatuca,Shutterstock

Les centres qui contrôlent la prise alimentaire se situent dans le système nerveux central et plus précisément :

  • dans l'hypothalamus : le noyau arqué contenant des neurones à NPY et AGRP (molécules qui stimulent la prise alimentaire) et des neurones à αMSH et CART (qui inhibent la prise alimentaire ; le noyau paraventriculaire, qui représente le centre intégrateur ; le noyau ventro-médian, centre de la satiété, contenant des récepteurs de leptine ; le noyau dorso-médian, qui initie la prise alimentaire et l'hypothalamus latéral, centre de la faim, avec des récepteurs à NPY et des neurones sensibles au glucose ;
  • dans d'autres régions du cortex : thalamus, lobe temporal, système limbique...

Ces centres nerveux sont sensibles à des signaux de contrôle de la prise alimentaire à court terme (informations sensorielles élaborées pendant la prise alimentaire) et à long terme (signaux hormonaux liés à l'adiposité).

Lorsque les aliments arrivent dans l’estomac, un message est envoyé aux centres nerveux par le nerf vagal. © Nerthuz, Shutterstock
Lorsque les aliments arrivent dans l’estomac, un message est envoyé aux centres nerveux par le nerf vagal. © Nerthuz, Shutterstock

Faim et glycémie : le contrôle de la prise alimentaire à court terme

La faim se déclenche lorsque la glycémie diminue d'environ 10 à 12 %. Puis, quand l'individu mange, le système nerveux reçoit différents messages liés à :

Leptine et insuline : le contrôle de la prise alimentaire à long terme

Certains facteurs réduisent la prise alimentaire à long terme :

  • l'insuline, dont la concentration dans le sang dépend du tissu adipeux blanc ;
  • la leptine qui est un indicateur de la masse adipeuse et du niveau des stocks énergétiques. Les personnes obèses ont un taux de leptine plus élevé, mais celle-ci serait inefficace par une sorte de phénomène de résistance à la leptine. La leptine réduit la prise alimentaire et favorise la dépense énergétique en agissant sur l'hypothalamus par les voies POMC et NPY/AGRP.

La ghréline, quant à elle, a l'effet inverse : ce peptide fabriqué par l'estomac et le duodénum stimule la prise alimentaire. Sa concentration est réduite chez les personnes obèses mais des travaux parus en 2013 montrent que la ghréline est protégée chez les personnes obèses, ce qui fait qu'elle agit plus longtemps. Elle agit sur l'hypothalamus en activant les neurones à NPY et en s'opposant à l'action de la leptine.