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Comme tous les chasseurs, le comportement, la physiologie, le système nerveux et les sens du chienchien sont adaptés à la recherche des proies. Des chercheurs de l'université d'Oslo ont observé le comportement de quatre bergers allemandsbergers allemands recherchant la trace et la direction d'un humain passé vingt minutes auparavant.
Le chien a un odorat très développé. © Kamracik, Pixabay, DP
Chaque chien a été amené à angle droit par rapport à la piste et a été observé. Dans une phase initiale, le chien recherche la piste elle-même. Quand il l'a trouvée, il ralentit son rythme de flairage et son propre déplacement le long de la trace afin de décider du sens du déplacement.
Qu'on imagine la difficulté de cette phase délicate : peut-être le chien s'appuie-t-il sur d'autres indices qu'olfactifs, mais l'expérience ayant été faite sur un sol de bétonbéton, il n'y a pas d'herbe foulée pour indiquer le sens de la marche.
Le berger allemand est un chien qui se fie beaucoup à son flaire. A-t-il pour autant un odorat plus développé que l'Homme ? © Flaurentine, CC by-nc 3.0
Le chien suit les produits odorants
Par ailleurs, on suppose que l'être humain a laissé au sol des produits odorants. Soit ces produits sont rejetés avec une orientation particulière (qui reste à découvrir) par rapport au sens de la marche, soit, entre le premier et le cinquième pas (distance suffisante pour que le chien repère la direction), il existe un gradient de concentration de certains produits que le limier serait capable d'évaluer.
Par exemple, les plus volatils auraient un tout petit peu plus disparu du premier pas mais un peu moins du cinquième ; mais pensez que cette marche n'a duré que cinq secondes par rapport aux vingt minutes écoulées depuis.
Rôle de la truffe du chien
Toujours est-il que l'animal ne prend que trois à cinq secondes avant de suivre la piste dans la bonne direction et que cinq pas lui suffisent pour la déterminer ! Il faut dire que la truffe du chien sert à deux choses : d'une part, le chien s'en sert pour agiter les particules solides et les molécules à la surface du sol par le courant d'air expiré, ce qui favorise leur inhalationinhalation à l'inspiration suivante ; et d'autre part, lors de l'inhalation, elle lui sert à inspirer également une lame d'airlame d'air en provenance du sol situé en avant de son neznez. Il se construit ainsi une carte olfactive des quelques centimètres ou décimètres qui sont devant lui. En intégrant cette carte sur quelques mètres, il est capable de décider du sens de passage d'un individu.
Le berger malinois est un des chiens les plus utilisées comme chien renifleur. © Multimotyl, CC by-nc 3.0
Autre atout du chien par rapport à beaucoup d'autres animaux, et surtout des chiens à long nezlong nez : il y a de la place dans leur cavité nasale pour une grande surface d'épithéliumépithélium olfactif. Un berger allemand ou un malinois possède jusqu'à 200 cm² de muqueusemuqueuse olfactive, ce qui lui permet d'abriter quasiment cent fois plus de neuronesneurones olfactifs que l'homme (environ 200 millions).
Enfin, le chien (avec la souris, le rat, la vachevache et... l'opossumopossum) fait partie des quelques mammifèresmammifères qui disposent d'environ un millier de gènesgènes de récepteurs olfactifs dans leur génomegénome, 872 exactement. Avec cet équipement, nul doute qu'il soit performant.