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Le calmar géant Architheutis dux, saisi en 2005 par la même équipe japonaise. Crédit : AP/HO, National Science Museum, Tokyo
Ces marins néo-zélandais, qui pêchaient à la traîne en mer de RossRoss, tout près de l'AntarctiqueAntarctique, ont eu la surprise de leur vie. En train de dévorer le poissonpoisson de trente kilos qui leur servait d'appâtappât à 1 800 mètres de profondeur, un énorme calmarcalmar s'est laissé remonter à la surface. Pesant 450 kilos et mesurant près de dix mètres (avec les tentacules), l'animal, moribond, a dû être hissé à bord avec un filet. Il est devenu le plus gros céphalopodecéphalopode jamais pêché et, après congélation, il sera remis aux scientifiques, comme l'a promis le ministre néo-zélandais de la pêchepêche.
Son espèceespèce a déjà été identifiée : c'est un Mesonychoteuthis hamiltoni. Décrit pour la première fois en 1925, cet animal a reçu le nom de calmar colossal, pour le distinguer du calmar géant, Architeuthis dux, juste un peu plus petit. C'est en découvrant ses tentacules dans l'estomac de cachalotscachalots que l'on a découvert son existence. On pense que sa longueur, avec les tentacules, approche les quinze mètres mais il pourrait exister des individus plus grands. En 2003, un spécimen entier avait déjà été pêché dans la même mer de Ross. L'animal mesurait 2,5 mètres, sans les tentacules, mais était encore en croissance, selon le docteur O'Shea qui l'a examiné. Il aurait pu encore gagner quatre mètres de longueur.
Prédateur éblouissant
Au nord-ouest de l'océan Pacifique, c'est un autre grand céphalopode, Taningia danae, qu'a filmé l'équipe dirigée par Tsunemi Kubodera, du Musée national des sciences de Tokyo. Entre 240 et 940 mètres de profondeur, au large des îles Ogasawara, une caméra sous-marine à haute définition a longuement filmé le comportement de ce grand calmar, qui peut atteindre deux mètres (avec tentacules), en train d'observer puis d'attaquer un appât.
Un calmar est train d'attaquer sa proie dans la nuit des profondeurs, illuminé de plusieurs centaines de photophores, éclairants pour lui mais aveuglants pour sa proie. Crédit : Tsunemi Kubodera/Muséum de sciences naturelles de Tokyo/Proceedings of the Royal Society B
Etonnamment agile, l'animal peut nager en avant ou en arrière grâce à ses deux grandes nageoires triangulaires. Devant la caméra, il a atteint 9 kilomètres à l'heure. Après avoir tourné autour de l'appât et de la caméra, le calmar a attaqué, dévoilant une tactique impressionnante. Activant ses nombreux photophores, c'est pleins phares qu'il fond sur ses proies, sans doute pour les aveugler. Réparties sur son corps et sur ses tentacules, ces lumièreslumières, quand le prédateur est proche, ont en effet de quoi affoler et désorienter l'animal pris au piège.
En 2005, Tsunemi Kubodera avait déjà obtenu un scoop : les premières images du calmar géant en situation d'attaque à 900 mètres de profondeur, au large des Iles Bonin (Japon). Si méconnus il y a qelques décennies, les grands céphalopodes sont devenus un fertile sujet d'études...