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Lésions de vascularité lupique palmo-plantaire.© CNRS 2006
Le lupus érythémateuxlupus érythémateux disséminédisséminé est une maladie auto-immune inflammatoire chronique, touchant surtout des femmes de 15 à 50 ans (15 à 51 cas pour 100 000 personnes, cinq millions d'individus dans le monde). Mal connue du grand public, elle est très invalidante et menace la vie des patients dans 5 à 10 pour cent des cas. D'origine génétique, environnementale et immunologique, le lupus se caractérise par une hyperactivité des lymphocytes B et la production d'auto-anticorps qui s'attaquent à divers organes. Les manifestations cliniques prennent plusieurs formes : dermatologiques (lésions cutanées, sensibilité accrue aux UVUV), rhumatologiques (douleurs articulaires), cardiovasculaires (péricardites, thrombosesthromboses), neurologiques (poussées psychotiques) ou rénales.
Les traitements existants interviennent en situation de crise pour soulager les symptômessymptômes mais ne guérissent pas la maladie : corticoïdescorticoïdes, immunosuppresseurs, mais aussi anti-paludéens ou plasmaphérèses.
Ces traitements sont lourds, empiriques, et surtout, ils affectent l'ensemble du système immunitairesystème immunitaire ce qui, à terme, met les patients à la merci de multi-infections. Il était donc urgent de développer des thérapiesthérapies spécifiques pour cibler uniquement les cellules atteintes. Sylviane Muller et ses collègues, du laboratoire Immunologie et chimiechimie thérapeutiques du CNRS à Strasbourg, ont découvert un peptide qui protège les souris du lupus. Le peptide est également reconnu par les lymphocytes des patients lupiques, qui produisent alors des moléculesmolécules anti-inflammatoiresanti-inflammatoires.
La société bio-pharmaceutique ImmuPharma, qui détient la licence du brevet du CNRS sur ce peptide, a terminé les études de toxicologietoxicologie fin 2005 et vient d'achever, en octobre 2006, les essais pré cliniques de phase I, chez des individus sains, et de phase II, chez des patients lupiques. Le peptide ne présente aucune toxicitétoxicité, ni chez l'animal, ni chez l'homme et n'a pas d'effet indésirable. Chez la quasi-totalité des patients traités, on observe une diminution des marqueurs sériques de la maladie lupique et une amélioration des indices cliniques de sévérité de la maladie.
Ces résultats inespérés après une si courte période de traitement portent beaucoup d'espoir. La société ImmuPharma, cotée au second marché anglais depuis début 2006, travaille maintenant activement à la mise en place d'essais de phase III.
Contacts :
Chercheur
Sylviane Muller
TT 03 88 41 70 22
[email protected]
Presse
Claire Le Poulennec
T 01 44 96 49 88
[email protected]