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Thon rouge
L'étude indépendante commandée par le WWFWWF et intitulée ''The plunder of bluefin tuna in the Mediterranean and East Atlantic in 2004 and 2005 - Uncovering the real story'' (''Le pillage des Thons rougesThons rouges en Méditerranée et Atlantique Est en 2004 et 2005 - la vraie histoire révélée'' ), révèle les conséquences désastreuses de la pêchepêche illégale, clandestine et incontrôlée du thon rouge.
Les flottes européennes (principalement françaises), libyennes et turques sont les principaux contrevenants. Ces pays ont largement dépassé leurs quotas de pêchequotas de pêche et ont délibérément omis de rendre compte de leurs prises massives - évitant ainsi de payer les taxes, et ruinant toute possibilité de bonne gestion de la ressource.
Les 42 nations représentées à la Commission Internationale pour la Conservation du Thon en Atlantique (l'ICCAT) - où l'Union Européenne joue un rôle majeur - sont responsables de la réglementation de la pêche au thon rouge. Pourtant, le quota annuel de 32 000 tonnes fixé par l'ICCAT a été littéralement ''explosé'' en 2004 et 2005 : dépassé de plus de 40% avec des captures totales s'élevant à 44.948 tonnes et 45.547 tonnes respectivement. En réalité, ces chiffres fondés sur une approche conservatrice sont très probablement dépassés, et on estime sans exagération que les captures totales sont largement supérieures à 50.000 tonnes - un chiffre confirmé par le comité scientifique de l'ICCAT lui-même.
''La Commission Européenne risque d'être le témoin de la disparition de cette pêche vieille de plusieurs siècles
'', déclare Dr Simon Cripps, Directeur du Programme Marin au WWF- International. ''Nous appelons le Commissaire européen de la pêche, M. Borg, à faire preuve d'autorité et à exiger la fermeture immédiate et totale de la pêche au thon rouge. Nous demandons également qu'à l'occasion de la réunion de l'ICCAT en novembre prochain, il soutienne des mesures de gestion strictes susceptibles de garantir un futur à cette pêche
.''
Le rapport du WWF révèle également des fraudes délibérées dans la déclaration des captures de thons rouges, et la mise en œuvre de procédés de blanchiment. Ces poissonspoissons non répertoriés sont de plus en plus souvent abattus et traités en mer avant d'être embarqués directement sur d'énormes navires destinés au très lucratif marché japonais.
''Les stocks de thons rouges de l'Atlantique Est et de Méditerranée risquent de s'effondrer d'un moment à l'autre'' explique l'auteur du rapport, Roberto Mielgo Bregazzi, directeur général de la société Advanced Tuna Ranching Technologies. ''Dans leur course effrénée au pillage des stocks de thons sur le déclin, les flottes industrielles délaissent les zones de pêche traditionnelles et s'attaquent aux dernières zones refuges où les thons se reproduisent au large de la Libye et en Méditerranée orientale.''
En plus de l'appel à la fermeture immédiate de la pêche, le WWF demande d'urgence aux membres de l'ICCAT d'adopter un plan de rétablissement durable de la ressource de thon rouge, un plan qui devrait inclure une diminution drastique des captures et de la capacité de production des fermes d'élevage, et une amélioration significative du système de contrôle et de déclaration des captures.
Si l'ICCAT échoue dans cette mission, le WWF mobilisera les négociants et les consommateurs sur les principaux marchés du Japon des États-Unis pour qu'ils boycottent le thon rouge de Méditerranée.