Madagascar et l'Australie profitent de la 13e réunion du CITES à Bangkok pour proposer de renforcer les mesures de protection du grand blanc. Si les mentalités commencent enfin à évoluer par rapport aux requins, le seigneur des mers est plus que jamais en danger…

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    Que le CITES, encore appelé Convention de Washington signée en 1973, comprenant aujourd'hui 166 pays, requalifie le statut du grand requin blanc et l'inscrive à l'annexe II ? Voilà ce que suggèrent Madagascar et l'Australie. Ce document regroupe déjà 4100 espècesespèces animales et 28000 végétales et stipule que celles-ci ne sont commercialisables que dans une limite de quotas stricte. Le but : réduire considérablement l'exploitation des produits dérivés du requin blanc afin de stopper l'inquiétant déclin de ce splendide animal.

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    © www.oceantreasures.biz


    Particulièrement présent en Californie, Australie et Afrique du Sud, l'imposant Carcharodon carchariasCarcharodon carcharias fréquente néanmoins toutes les eaux tempérées et subtropicales (parfois même tropicales) du globe. Aujourd'hui, les experts estiment qu'il ne représente que 0,5% de la population totale des requins et son avenir est préoccupant. D'une part, son habitat est en péril, d'autre part, il est la cible d'un commerce juteux...

    Le déclin sans fin du Carcharodon carcharias

    Plutôt côtier, le requin blanc fréquente les zones à forte densité humaine. Lui qui impose un tel respect parmi les créatures océanes et ne souffre d'aucun ennemi dans l'universunivers marin, n'est plus qu'un animal sans défense face aux hommes, féroces et inconscients. Pollution chimiquePollution chimique, macro-déchetsmacro-déchets, diminution des ressources alimentaires en raison de la pêchepêche, mortalité par noyade dans les filets de protection des plages... Et, s'il échappe aux filets des chalutiers, il lui faut encore éviter de finir en trophée sur le pont des bateaux de pêche sportive dans l'Est de l'Amérique du Nord ou le Sud-Est de l'Australie, pays dans lequel on estime à 500 le nombre de grands blancs tués chaque année !

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    © Al Giddings

    Le marché qu'il génère en Asie est des plus préoccupants. Ses dents se vendent jusqu'à 600 $ l'unité, ses mâchoires à des prix faramineux (50 000 $ dernièrement), sa peau est utilisée en maroquinerie pour faire du cuir de luxe, sa carcasse transformée en farines de poissonspoissons, son cartilage utilisé pour faire des médicaments et l'huile de son foie pour en extraire la vitamine A et le squalène. Et bien entendu, des braconniers peu scrupuleux lui arrachent ses ailerons ('shark-finning') avant de le relâcher mort ou vif ; des ailerons qui finiront en soupe en Chine. Hong-Kong, Singapour et le Libéria sont les plaques tournantes de ce triste commerce qui affecte toutes les espèces de requins. Selon la FAO, le marché de l'exportation d'ailerons serait passé de 2670 tonnes en 1976 à 6300 tonnes en 1997 !

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    © Al Giddings

    La Méditerranée, un lieu de reproduction

    La reproduction du seigneur des océans est très lente : un problème supplémentaire pour sa survie ! Comment assurer une descendance si les femelles disparaissent avant l'âge de la maturité sexuelle (entre 12 et 18 ans, soit plus de 4,5 m de long) ? D'autant plus que la gestationgestation est longue - plus de 12 mois pour une portée de 2 à 10 petits- et que la reproduction aurait lieu tous les 2 à 3 ans en Australie, Nouvelle-Zélande, au Japon ou à Taïwan. Et fait rarement connu... la Méditerranée pourrait être classée comme l'un des centres mondiaux de reproduction et de concentration de l'espèce !

    Depuis 1996, le grand requin blanc figure sur la liste rouge des espèces menacées de l'IUCNIUCN. L'Afrique du Sud a été le premier pays à protéger le requin blanc de la pêche et la vente en 1991, rapidement suivi par la Namibie (1993), les Etats-Unis avec la Californie (1994) et la Floride, l'Australie en 1997... Il est désormais temps de 'mondialiser' cette protection, que chaque état prenne ses responsabilités mais dans une action collective afin que le roi de la chaîne alimentairechaîne alimentaire marine ne soit jamais détrôné !

    Image du site Futura Sciences

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    Réflexion personnelle :

    La Science : tombée dedans lorsque j'étais petite ? Même pas, juste une fascination insatiable pour la Vie et la Nature, celles qui sont si fragiles et que certains épuisent et détruisent sans état d'âmes quand d'autres s'efforcent vainement de les préserver. Voilà comment je me suis retrouvée à plonger avec délices dans l'univers scientifique... Impossible aujourd'hui de m'en défaire : la Science est comme la passion, un virus divin contre lequel on ne peut pas lutter !

    Soif d'apprendre et de comprendre les éléments qui nous entourent, se faire sa propre opinion sans se baser uniquement sur les 'pour' ou les 'contre' mais chercher à savoir pourquoi c'est mal et comment cela peut devenir bien, être curieux de tout, comprendre les enjeux de chaque découverte pour la santé de l'homme, pour l'avenir de la planète, les applicationsapplications des nouvelles technologies dans la vie courante... ELLE est notre quotidien.

    Au service des plus vils en manque de célébrité et de pouvoir, elle permet de faire la une des médias et peut même devenir une arme conduisant aux pires dérives éthiques. Mais elle a tant à offrir si on l'utilise à bon escient : conserver les espèces, découvrir comment vivaient nos ancêtres, éradiquer des maladies, faire voyager l'homme dans l'espace, améliorer l'existence des êtres humains, y compris - et surtout - celle des plus défavorisés si l'on veut bien s'en donner les moyens.

    Et pour s'en donner les moyens, il faut s'y intéresser, ne pas démotiver les plus jeunes qui rêvent de faire carrière, ne pas les écoeurer en plaçant de stupides barrières sur leur chemin, leur ouvrir les portesportes de la connaissance dans les Ecoles et les Universités. De l'argentargent ? Il en faut bien sûr, mais il faut surtout une réelle prise de conscience de l'intérêt de la recherche pour l'épanouissement d'un pays. Au travers de Futura-Sciences nous espérons contribuer à faire naître des vocations, à susciter des questionnements et provoquer un appétit gargantuesque de découvertes auprès des internautes, espérant enfin que l'on donne tous les atouts à la Science en France pour qu'elle séduise toujours plus d'étudiants passionnés qui feront le monde de demain...

    Bonne fête de la Science à tous !