au sommaire
18 mètres de long, un poids de 30 à 45 tonnes, et une apnée... à couper le souffle ! Le cachalotcachalot, le plus grand des odontocètesodontocètes (cétacés à dents), est une star de la plongée. Qui oserait donc se mesurer à cet athlète ? Personne ! Et personne non plus n'est encore parvenu à percer tous les secrets de sa physiologie. Pouvant s'immerger pendant plus de 2 heures, il n'hésite pas à dépasser les 1000 mètres de profondeur pour traquer sa proie favorite : le calmarcalmar géant.
L'azote est coupable
En effet, on a longtemps cru que le cachalot disposait de mécanismes biologiques lui évitant ces fameux problèmes de décompression dont peuvent souffrir les plongeurs bipèdes. Et non, ce n'est pas le cas. Des scientifiques américains, Michael Moore et Greg Early de la Woods Hole Oceanographic Institution dans le Massachusetts, publiaient la veille de Noël dans la revue Science une étude qui démontrait le contraire ! C'est en étudiant 16 carcasses de cachalots provenant des océans pacifique et atlantique qu'ils ont fait cette étonnante découverte...
La plongée loisir est une activité qui nécessite quelques précautions du fait des variations de pressionpression des gazgaz par exemple, vous expliquerait un moniteurmoniteur... En effet, les bouteilles sont remplies d'airair constituée grossièrement de 78% d'azoteazote, 21% d'oxygène et 1% de gaz divers. Pendant la plongée, l'azote, dissous, diffuse dans l'organisme. Lorsque le plongeur remonte lentement en surface, effectuant des arrêts que l'on nomme paliers de décompression, il expire régulièrement et laisse le temps aux bulles d'azote qui se forment d'être évacuées par ses poumons. S'il remonte trop vite, c'est l'accident de décompression : les bulles, qui grossissent à la remontée sans avoir le temps d'être expulsées dans de bonnes conditions, passent dans les tissus et la circulation sanguine. Les conséquences sont variables mais peuvent être fatales !
Des bends pour les cachalots !
L'une d'elles, l'accident ostéo-articulaire ou bends, a justement été observée par les chercheurs sur les os des squelettes qu'ils avaient auscultés, et particulièrement sur les côtes et au niveau de la queue des cétacés. Conséquence directe de la présence des bulles d'azote mal éliminées : l'ostéonécrose. Certaines extrémités d'os portaient des cavités allant jusqu'à 2 cm de long ! Il semble même que le nombre de ces lésions osseuses augmente avec l'âge du cachalot, car les juvéniles n'en portaient pas ou très peu... Le mystère est enfin résolu.
Pas de stratégie physiologique pour les cachalots lorsqu'ils retournent en surface. Ils doivent simplement gérer leur vitessevitesse de remontée pour éviter ce genre de problèmes, mais avec le temps difficile d'y échapper ! En tous les cas, les cétacés doivent être concentrés pour limiter les problèmes de décompression. Et depuis cette découverte, les biologistes s'inquiètent déjà des possibles perturbations des bruits de sonarsonar ou d'opérations militaires sur le cachalot qui, le ventre repu, quitte l'obscurité abyssale...