Le nombre de décès enregistré en France en 2015 est le plus élevé depuis la seconde guerre mondiale… Faut-il s’en inquiéter ? Un rapport de l’Insee paru en janvier 2016 fait le point sur l’évolution de la population française et explique ses variations.

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    Avec 247.000 habitants en plus en un an, la population française a augmenté de 0,4 % en 2015. C'est grâce au solde naturel, c'est-à-dire à la différence entre le nombre de naissances et celui des décès, qui s'élève à 200.000. La natalité est le principal moteur de l'augmentation de la population, car le solde migratoire reste faible et stable à 47.000 personnes. Le solde naturel 2015 est tout de même le plus bas enregistré depuis 1976, la faute à une mortalité en hausse et une natalité en baisse.

    Il y a donc eu 600.000 décès en France en 2015, soit 41.000 de plus qu'en 2014. Cette augmentation est liée au nombre de personnes de plus de 65 ans (les baby boomers) qui grossit. En 2015, les taux de mortalité ont augmenté notamment aux âges élevés. D'après l'Insee, trois épisodes épidémiques et météorologiques ont influencé la mortalité 2015 : la grippe saisonnière (sur les trois premiers mois de 2015, avec une grippe sévère et un vaccin peu efficace) qui aurait occasionné 24.000 décès supplémentaires par rapport à 2014, la caniculecanicule avec 2.000 décès supplémentaires en juillet par rapport à juillet 2014, et le froid d'octobre, avec 4.000 décès supplémentaires par rapport à octobre 2014.

    Au final, par rapport à 2014, l'espérance de vie a diminué de 0,4 an pour les femmes et de 0,3 an pour les hommes, ce qui donne une espérance de vieespérance de vie de 85 ans pour les premières et de 78,9 ans pour les seconds. Sur les deux dernières décennies, l'espérance de vie a tout de même augmenté de 3,1 ans pour les femmes et de 5,1 ans pour les hommes.

    La fécondité des femmes françaises a baissé en 2015 mais reste élevée par rapport aux autres pays européens. © idé

    La fécondité des femmes françaises a baissé en 2015 mais reste élevée par rapport aux autres pays européens. © idé

    Naissances, fécondité et mariages en baisse

    Le nombre de naissances en 2015 a baissé, avec 19.000 naissances en moins. Cette baisse des naissances était déjà amorcée dès la fin de l'année 2014. Cependant, la natalité reste élevée avec 800.000 bébés soit un niveau comparable à 2003. La baisse des naissances serait liée à la diminution, depuis 1995, du nombre de femmes en âge d'avoir des enfants : les femmes âgées de 20 à 40 ans étaient 9,3 millions en 1995, puis 9 millions en 2000 et seulement 8,5 millions en 2015.

    En 2015, la fécondité est passée sous le seuil des deux enfants par femme puisqu'elle est désormais de 1,96 contre 2 en 2014. L'âge moyen de la mère à la naissance du bébé continue d'augmenter : il est en moyenne de 30,4 ans, contre 30,3 ans en 2014. La baisse de la fécondité serait surtout liée aux femmes jeunes : depuis la fin des années 1970, les femmes de moins de 30 ans sont de moins en moins fécondes. Le taux de féconditétaux de fécondité a diminué chez les moins de 35 ans en 2015. Le report des naissances dans le temps semble donc se poursuivre. L'Irlande et la France restent toutefois les deux pays européens qui possèdent les taux de fécondité les plus hauts.

    Enfin, le nombre de mariage a un peu reculé en 2015, avec 239.000 mariages, notamment en raison de la diminution du nombre de mariages entre personnes du même sexe : ils étaient 8.000 en 2015 contre plus de 10.000 en 2014. Le nombre de mariages entre personnes de sexe différent est stable à 231.000. Globalement, depuis 2000, le nombre de mariages entre personnes de sexe différent est en baisse : les mariages sont plus tardifs, les jeunes se marient moins que leurs aînés et la tranche des 20-59 ans où se concentrent les mariages, compte de moins en moins de personnes depuis 2007.