Mieux vaut peut-être ne pas se vanter d’en avoir de trop gros. Une étude italienne a établi un lien entre la taille des testicules et le risque cardiovasculaire. Plus les gonades mâles sont volumineuses, et plus les conséquences sur la santé cardiaque seraient importantes.
au sommaire
Lorsqu'il s'agit de parler des attributs masculins, les hommes ont plutôt tendance à se surestimer. Si une étude récente a montré que la taille du pénis pouvait compter dans le choix des femmes, on associe souvent un gros volumevolume testiculaire à une bonne santé. Pourtant, une étude menée par des chercheurs de l'université de Florence pourrait balayer cette croyance. Ces scientifiques ont effectivement remarqué que les hommes dotés des plus grosses gonades présentaient davantage de risques pour leur cœur et leur système circulatoire.
Le contexte : des maladies cardiovasculaires mortelles
En cette fin de XXe siècle et en ce début de XXIe, le monde fait face à une crise de maladies cardiovasculaires sans précédent. Elles sont même devenues les principales causes de mortalité dans les pays développés. Certes, les pathologies cardiaques et circulatoires ne sont pas apparues avec l'ère moderne. Mais notre mode de vie actuel accroît le phénomène : l'obésité, l'un des facteurs de risques, atteint des seuils inégalés à cause de troubles comme le diabète qui y sont associés.
Pendant longtemps, on a considéré que les hommes, à cause de leurs comportements (tabagisme notamment) et de leur testostérone étaient plus enclins que les femmes à développer des maladies cardiovasculaires. Celles-ci étaient même très rares avant la ménopause, si bien qu'on a cru que les œstrogènesœstrogènes, hormoneshormones sexuelles féminines, avaient un effet protecteur, alors que le traitement hormonal substitutif a tendance à augmenter les risques de pathologies cardiaques. Une étude toute récente, publiée dans Global Heart, vient même de montrer que les femmes actuelles meurent davantage des maladies cardiovasculaires que leurs homologues masculins. La fin d'une idée reçue.
En parallèle, on estime souvent que la taille des testiculestesticules est un indice sur la qualité reproductive d'un homme. Des attributs sexuels développés sont même souvent corrélés à une bonne santé. Mais une étude publiée dans le The Journal of Sexual Medicine apporte des éléments contradictoires.
L’étude : des testicules volumineux pour en avoir gros sur le cœur
Les scientifiques italiens ont mesuré la taille des testicules de 2.809 hommes de 51 ans en moyenne, venus consulter pour des troubles de l’érection. Puis 1.395 d'entre eux ont été suivis sur une période de 7 ans.
Quel constat ? Les patients aux glandes sexuellesglandes sexuelles les plus volumineuses combinaient plus facilement les facteurs de risques associés aux maladies cardiovasculaires, comme l'obésitéobésité, le tabagisme ou l'hypertension. De plus, ces mêmes hommes connaissaient davantage de risques de se faire hospitaliser. D'un point de vue général, plus le volume est important, plus le danger est élevé.
De la même façon, les sécrétionssécrétions de l'hormone lutéinisantehormone lutéinisante (LH), synthétisée par l'hypothalamushypothalamus pour favoriser la production de testostérone par les testicules, ont été associées aux troubles cardiaques et circulatoires. Plus un homme en produit, plus il augmente les risques pour son cœur. Il n'y aurait donc pas trop de quoi s'en vanter...
L’œil extérieur : un problème de taille ?
Mario Maggi et ses collaborateurs tentent d'expliquer leurs résultats par l'hypothèse suivante. L'obésité et le diabètediabète sont connus pour abaisser le taux de testostérone. En réponse, l'organisme sécrète davantage de LH qui va solliciter les cellules testiculaires. Ce processus peut conduire à la prise de volume de la gonade mâle. Il pourrait donc n'y avoir aucune relation de cause à effet. Cependant, la LH reste malgré tout suspectée pour ses éventuels effets sur le système cardiovasculaire.
Il faut cependant préciser que l'annonce n'obtient pas l'unanimité des spécialistes. L'urologue américain Andrew Kramer, de l'université du Maryland, explique dans les colonnes de Live Science qu'il a du mal à croire à ces résultats et cette hypothèse. Pour lui, il y a un biais expérimental : tous les participants venaient pour des troubles érectiles, donc des problèmes de santé. Il pense alors que ces conclusions ne peuvent se généraliser à l'ensemble de la population masculine. Reste à savoir si c'est réellement un problème de taille.
Chronique Science décalée
--------------------------------
Pourquoi une rubrique Science décalée ? Cette chronique hebdomadaire a pour ambition de montrer que la science peut aussi être drôle et inattendue, et surtout qu’elle brasse vraiment tous les domaines possibles et imaginables. Ainsi, on peut faire du sérieux avec du farfelu, et de l’humour avec des sujets à priori peu risibles. Chaque semaine donc, nous sélectionnons l’info la plus étrange ou surprenante pour vous la faire partager le dimanche, entre le fromage et le dessert.