au sommaire
Si l'excès d'alcool est une cause majeure de décès, un petit verre d'alcoolalcool par jour ne serait pas néfaste, bien au contraire ! Une consommation raisonnable de boissons alcoolisées aurait même un effet bénéfique sur la santé cardiovasculaire par rapport aux personnes qui ne boivent jamais d'alcool, selon deux articles parus simultanément dans la revue British Medical Journal.
Ces conclusions sont issues des résultats de deux méta-analyses, qui ont passé en revue d'anciennes études réalisées sur le sujet et publiées entre 1950 et 2009 dans des journaux scientifiques. Ce type de démarche est souvent utilisé en recherche biomédicale car il permet de rassembler et donc d'augmenter le nombre de cas étudiés afin de tirer des conclusions plus précises et plus globales, que celles qui étaient parues à l'origine. C'est exactement ce qu'a fait - en deux temps - une équipe canadienne de l'Université de Calgary.
Le premier article, dont le premier auteur est Paul Ronksley, s'est intéressé aux effets de la consommation d'alcool sur la santé cardiovasculaire et surtout sur les risques de mourir de maladies cardiovasculaires. Sur 4.235 articles tirés de la littérature scientifique et épluchés par les chercheurs, seuls 84 ont été inclus dans la méta-analyse, suivant des critères de pertinence et de qualité.
L’alcool baisse la mortalité par maladie cardiovasculaire
Cette première approche a déjà permis de déterminer que, toutes causes confondues, la mortalité est réduite de 13 % chez les consommateurs modérés d'alcool (moins d'un à deux verresverres par jour) comparativement à ceux qui ne boivent jamais. Si l'on décortique un peu plus, on se rend compte que la majorité des pathologies mortelles analysées (maladie cardiovasculaire, cardiopathie coronarienne) ont moins de chance de se produire si l'on boit de façon raisonnable, à l'exception des accidents vasculaires cérébraux (augmentation des risques de 6 %).
Quel que soit l'alcool, une consommation raisonnable serait bénéfique pour le système cardiovasculaire. © LokoN Only One, Flickr, CC by-nc-sa 2.0
Ces résultats pourraient s'expliquer par ce qui a été découvert au cours de la seconde méta-analyse, menée par Susan Brien. Dans ce cas, les chercheurs se sont intéressés à l'influence de l'alcool sur les taux de treize marqueurs, généralement pris en compte comme facteurs de risquesfacteurs de risques des maladies cardiovasculaires. Ceci a été réalisé en analysant 63 articles scientifiques (sur 4.690 articles sélectionnés), concernant des individus sains (sans maladie connue), consommant régulièrement ou non de l'alcool.
Bière, vin ou alcool fort : même bénéfice
Les taux de la majorité des marqueurs sont bénéfiques aux consommateurs d'alcool : le bon cholestérol (HDL, qui lutte contre le mauvais cholestérolcholestérol) est en plus grande quantité, de même que l'adiponectine (qui régule le métabolismemétabolisme des lipideslipides et du glucoseglucose), alors que le taux de fibrinogènefibrinogène (impliqué dans la formation de caillotscaillots) est moins élevé. Ces résultats se recoupent de façon surprenante, quel que soit le type de boisson alcoolisée ingérée (bière, vin, ou alcool fort).
Ces résultats ne sont pas les premiers à tenter de convaincre l'opinion publique du bienfait de l'alcool. Avant eux, d'autres allant dans le même sens avaient été critiqués pour leur vice de méthodologie, qui consistait à inclure dans les personnes non-consommatrices d'alcool même d'anciens alcooliques, effectivement abstinents au moment de l'étude. Apparemment plus solidessolides, (mais toutefois pas à l'abri de biais, comme toujours dans ce genre d'étude), ces deux articles devraient déculpabiliser les personnes qui apprécient de temps en temps un bon verre de vin rouge, en plus riche en polyphénolspolyphénols aux propriétés antioxydantes.