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L'homme tend le bras et attrape sans rien faire tomber l'un des gobelets en plastiqueplastique formant une pyramide. Pourtant, cet homme... n'a pas de bras. Il ne fait qu'actionner sa prothèse, par la pensée, comme s'il effectuait ces gestes avec son propre membre.
Ce bras artificiel à huit degrés de liberté avec les doigts (le bras humain, sans les doigts, en a sept) est fixé sur la poitrine et ce sont les propres nerfs de l'homme qui le commandent. L'idée a été émise, et explorée, par Todd A. Kuiken, du Rehabilitation Institute (Chicago). Puisqu'une partie des fibres nerveusesfibres nerveuses qui innervaient le membre amputé (pour la commande des muscles et pour le sens du toucher) sont toujours là, pourquoi ne pas s'en servir pour piloter la prothèse ? Appelée Targeted Muscle Reinnervation (TMR), cette technique consiste à récupérer les nerfs résiduels et les rediriger vers la poitrine, l'épaule ou le dosdos pour les amener juste sous la peau. Là, des capteurscapteurs recueillent leur signal électrique lorsque le patient pense à bouger le membre disparu et déclenchent les mouvementsmouvements.
L'aspect du vrai
L'idée est facile à comprendre mais pas simple à réaliser. La première expérience a été menée par Todd A. Kuiken en 2001 sur Jesse Sullivan, qui a perdu les deux bras après une décharge électrique. Depuis, Kuiken a rejoint une équipe internationale réunie par le laboratoire de physiquephysique appliquée (APL) de l'université Johns Hopkins (Maryland, Etats-Unis). Chercheurs américains, canadiens et européens se sont lancés dans un ambitieux projet baptisé Revolutionizing Prosthetics 2009, alias RP 2009. Financé par le Darpa (Defense Advanced Research Projects Agency), c'est-à-dire par le budget de la Défense américaine, ce long travail a d'abord pour but de soigner les militaires rentrés blessés du combat. Comme son nom l'indique, le membre artificiel (bras ou jambe) est espéré pour 2009.
Bien avancé, ce projet en est au « Proto 1 », c'est le nom de ce bras artificiel qui bénéficie de la TMR et qui est déjà l'essai sur Jesse Sullivan. Capable d'une certaine sensation de toucher grâce à quelques capteurs, cet homme ainsi appareillé peut retirer une carte de crédit de sa poche ou saisir un gobelet de plastique.
Le Proto 2 est déjà sur les rails et comporte quelques améliorations. Des capteurs minuscules implantés dans le muscle remplaceront les systèmes actuels, placés sur la peau. L'aspect de la prothèse sera aussi améliorée. L'équipe a réussi à recréer un bras ressemblant au membre amputé en utilisant des photographiesphotographies de l'homme avant son accident...