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De nombreuses fonctions de l'organisme sont contrôlées par les hormones, des petits messagers chimiques qui circulent dans le sang et orchestrent des réactions à distance. Certaines d'entre elles interagissent par exemple pour assurer la fertilité et la reproduction chez la femme. Elles sont produites par plusieurs glandes endocrines de manière coordonnée au cours du cycle menstruel.
Fabriqués principalement par les ovaires, les œstrogènesœstrogènes, ainsi que la progestérone, assurent diverses fonctions importantes dans l'organisme comme le développement des caractères sexuels secondaires et le contrôle du cycle menstruel. Leur sécrétion est contrôlée par d'autres hormones, la FSH et la LHLH, synthétisées par l'hypophysehypophyse, une petite glandeglande nichée sous le cerveaucerveau.
L'hypophyse quant à elle est sous le contrôle de la gonadolibérine (GnRHGnRH), une neurohormone synthétisée par l'hypothalamus, une autre région cérébrale. Depuis près de 40 ans, les scientifiques suspectent l'hypothalamushypothalamus de produire également des œstrogènes. Cependant, aucune preuve scientifique n'avait été apportée jusqu'ici. Une équipe de l'université du Wisconsin à Madison (États-Unis) vient récemment d'y parvenir. Son étude est publiée dans la revue Journal of Neurosciences.
L'hypophyse, de couleur orange sur ce dessin, est une glande endocrine, donc productrice d'hormones. Elle est directement connectée à l'hypothalamus, ici représenté comme une sorte de serpentin s'évasant vers le haut. Sous le contrôle du cerveau, hypothalamus et hypophyse régulent plusieurs fonctions de l'organisme. © Patrick J. Lynch / Licence Creative Commons
Des femelles singes sans ovaires productrices d’œstrogènes
Pour leurs expériences, les chercheurs se sont servis de macaques rhésusmacaques rhésus (Macaca mulatta). « Le système reproductif de ces singes est un excellent modèle biomédical pour l'Homme », explique Ei Terasawa, la directrice de l'équipe. Ils ont injecté de l'œstradiol, l'un des œstrogènes les plus abondants chez la femme, dans l'hypothalamus de femelles singes n'ayant plus d'ovaires. Rapidement, leur hypothalamus s'est mis à produire de la GnRH puis des œstrogènes.
Dans une autre expérience, les scientifiques ont appliqué des petites stimulationsstimulations électriques au niveau de l'hypothalamus des femelles. Mêmes résultats : cette zone cérébrale s'est mise à fabriquer de la GnRH puis des œstrogènes. De plus, en injectant du Létrazole, un médicament inhibiteur de la synthèse d'œstrogènes, les auteurs ont pu bloquer la fabrication de ces deux hormones dans le cerveau.
L'ensemble de ces travaux montre que l'hypothalamus peut aussi fabriquer des œstrogènes. « Cette découverte va nous permettre de mieux comprendre les modulationsmodulations hormonales au cours des différentes phases de la vie, de la naissance à la ménopause en passant par la puberté », indique Brian Kenealy, le principal participant à l'étude. « Elle pourrait également nous aider à combattre les maladies pour lesquelles la sécrétion d'œstrogènes est déréglée, telles que la dépression, la maladie d’Alzheimer ou certaines pathologiespathologies auto-immunes », ajoute Ei Terasawa.