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Aujourd'hui le marché du travail offre peu de postes de recherche ou d'enseignements aux jeunes scientifiques, en particulier aux biologistes des sciences naturelles. J'ai eu énormément de chance de pouvoir effectuer le métier que j'aime encore et toujours 35 ans après mon bac ! Et aujourd'hui, dans ce monde de communication virtuelle, je trouve super qu'un site comme Futura-Sciences présente aux jeunes - et aux moins jeunes - différents parcours de scientifiques. C'est avec plaisir que j'offre mes pages d'écriture à Futura-Sciences et à ses lecteurs, en encourageant les naturalistes à embrasser la profession de chercheur en biologie.
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Biographie
Mon intérêt pour les sciences naturelles et la biologie a commencé « sous la contrainte » : je passais des vacances à la frontière belgo-hollandaise chez ma marraine, et à l'âge de 16 ans je me laissais parfois entraîner par mes cousins plus âgés à des courses de karting. Ma marraine, trouvant cela dangereux, m'obligea à accompagner un de ses fils à une visite ornithologique de la Réserve du Zwin. Et c'est là, en août 1968, que le déclic s'opéra. Depuis, j'ai gardé un immense plaisir à observer les oiseaux, que ce soit dans les hautes Alpes ou en forêt amazonienne.
Mais observer les oiseaux n'est pas forcément devenir biologiste ....Plus tard, à l'Université de Lausanne en Suisse, mon « patron » le Professeur Peter Vogel m'avait dit « si vous voulez poursuivre vos études et votre formation dans notre Institut, alors il faudra choisir des sujets de recherche concernant les mammifèresmammifères, et les musaraignes de préférence ». C'est ainsi que débuta mon véritable parcours, par un Diplôme (sorte de Master) puis une thèse sur la systématique des musaraignes d'Europe.
Vint le temps du séjour post-doctoral, moment privilégié s'il en est dans la carrière d'un biologiste. Je voulais absolument aller à Yale (dans le Connecticut, aux USA), dans le laboratoire du Professeur Charles G. Sibley, dont les découvertes sur la systématique évolutive des oiseaux et des primatesprimates étaient passionnantes telles que vues au travers des hybridationshybridations ADNADN/ADN dans les années 1978 à 1984. Mais « Doc », comme on l'appelait familièrement - et respectueusement - , ne voulait pas entendre parler des musaraignes et des insectivoresinsectivores, et m'accepta à condition que j'étudie les taux d'évolution des souris et campagnols. Ce furent deux années de vie scientifique intense, un laboratoire « tournant » 24 heures sur 24, et je suis encore aujourd'hui redevable à mon épouse de son soutien continuel alors que je n'étais jamais à la maison ....
En 1986, lorsque Charles Sibley allait partir en retraite, il fallût bien trouver du travail, et par chance à cette époque le marché de l'emploi était favorable aux jeunes biologistes. C'est à une invitation du Professeur Louis Thaler, de l'Université de Montpellier, que je répondis favorablement, afin de rejoindre l'équipe de recherche animée par François Bonhomme et qui étudiais l'évolution des souris sauvages.
J'intégrais alors le CNRS, et après trois ans le nouveau directeur de l'Institut des Sciences de l'Evolution, le Professeur Jean-Jacques Jaeger, m'encourageait à créer un groupe de recherche sur le thème de la phylogénie moléculairephylogénie moléculaire des rongeursrongeurs.
Les années 1989 et suivantes ont été très productrices, essentiellement par le fait des étudiants brillants que j'ai eu l'honneur d'encadrer. Mais, je dois l'avouer, ces années de recherches depuis la fin de ma thèse se sont essentiellement déroulées au laboratoire, en expérimentations de biologie moléculairebiologie moléculaire, et le travail de terrain commençait à me manquer....
Mes centres d'intérêt ont basculé au printemps 1994, lorsqu'un collègue m'a demandé de le remplacer en Guyane française pour encadrer un étudiant qui démarrait une thèse sur les peuplements de petits mammifères en rapport avec la fragmentation de l'habitat due à la montée des eaux du barrage de Petit-Saut. Et c'est là, en mars 1994, qu'un deuxième déclic s'opéra. La fantastique ambiance d'une forêt tropicaleforêt tropicale humide - et même, très humide ! - a alors re-orienté mes activités scientifiques.
A ce jour, en juillet 2007, j'ai pu effectuer une quinzaine de missions de terrain sur le Plateau des Guyanes (Guyane française, Suriname, Sud-Est Vénézuela), destinées à échantillonner la biodiversitébiodiversité des petits mammifères non-volants (rongeurs, opossumsopossums) et volants (chauves-sourischauves-souris). Chacun de ces séjours, durand entre trois et six semaines, a été une expérience particulière, riche en émotions, avec souvent des compagnons de terrain passionnants et très expérimentés, et qui m'ont ouvert les yeuxyeux sur toute une série de questions scientifiques ayant trait à la biodiversité, la systématique, l'écologieécologie, l'histoire des peuplements, .....
1 - Etudes et formation
1968-1973 : Etudes secondaires au Lycée-Collège de Sion, Suisse. Maturité (Baccalauréat) scientifique;
1974-1979 : Etudes de Sciences à l'Université de Lausanne, Suisse:deux années propédeutiques puis CertificatsCertificats de BotaniqueBotanique et de Zoologie;
1979-1981 : cours et recherches personnelles pour obtenir le Diplôme de Biologiste à la Faculté des Sciences de l'Université de Lausanne;
1981-1984 : doctorant à l'Université de Lausanne, Faculté des Sciences: Directeur de thèse: Prof. Peter Vogel.
1984-1986 : recherches post-doctorales au Département de Biologie & Peabody Museum de l'Université de Yale, New Haven, CT,USA. Directeur du laboratoire: Prof. Charles G. Sibley.
2 - Diplômes obtenus.
Juin 1973 : Certificat de Maturité scientifique, type C (baccalauréat) au Lycée-Collège de Sion, Suisse;
Octobre 1978 : Licence ès Sciences Naturelles de l'Université de Lausanne, Suisse;
Février 1981 : Diplôme de Biologiste de l'Université de Lausanne;
Octobre 1984 : Grade de Docteur ès Sciences de l'Université de Lausanne.
3 - Postes occupés.
Oct.1978 - Avr.1979: Assistant au musée Zoologique, Lausanne. Directeur: Prof. Jacques Aubert;
Avr.1979 - Oct.1984: Assistant à l'Institut de Zoologie et Ecologie Animale, Université de Lausanne. Directeur: Prof. Peter Vogel. Activité principale: préparation d'une thèse de doctorat (sujet:"Systématique biochimique, taxonomietaxonomie et évolution des Musaraignes d'Europe <Insectivora: Mammalia>");
Nov.1984 - Mai.1986: Chercheur "post-doctoral fellow" au Département de Biologie de l'Université de Yale. Directeur: Prof. Charles G. Sibley;
Jui.1986 - Mai.1987: chercheur associé CNRS auprès de l'Institut des Sciences de l'Evolution, Montpellier. Directeur: Prof. Louis Thaler;
Jui.1987 - Nov.1987: chercheur associé ORSTOM auprès de l'Institut des Sciences de l'Evolution, Montpellier.
Nov.1987 - Sept.1988: Maitre de Conférence Associé, à l'Université Montpellier II. Enseignements de Biologie CellulaireBiologie Cellulaire à l'IUT Montpellier et de GénétiqueGénétique des Populations en Maitrise à l'USTL.
Oct.1988 - Oct.1993: Chargé de Recherche au CNRS, affecté à l'UAUA 327 Institut des Sciences de l'Evolution, Montpellier. Directeur: Prof. Jean-Jacques Jaeger.
Oct.1993 ---->: Directeur de Recherche au CNRS, affecté à l'UA 327 Institut des Sciences de l'Evolution, Montpellier. Directeurs: Prof. Jean-Jacques Jaeger / Dr Nicole Pasteur.
4 - Intérêts particuliers
Biodiversité, taxonomie, systématique et évolution des mammifères de Guyane
Systématique évolutive et génétique moléculaire des Rongeurs (Mammifères);
Ecologie et faunistique des Mammifères de Guyane;
BiogéographieBiogéographie et biologie de la conservation en Amérique tropicale
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métier
Au camp scientifique des Nouragues, l’aide cordiale des gardes très expérimentés de la Réserve des Nouragues est très appréciée des biologistes de passage. Ici, avec feu Domingo Ribamar da Silva, qui a été lâchement assassiné en mai 2006 dans la forêt le long du Fleuve Approuague. © François Catzeflis - Tous droits résevés
Beaucoup d’espèces d’opossums sud-américains n’ont pas de poche marsupiale, et donc les larves portées par la mère sont parfaitement visibles. Ici, une petite Marmosa murina (env. 70 grammes) traverse le chemin en profitant d’une branche horizontale. © François Catzeflis - Tous droits réservés
Les grands opossums, comme ce pian (Didelphis marsupialis) sont capturés dans des cages en épais grillage. Terrestre et arboricole, cette espèce montre des poulations dont la densité fluctue beaucoup selon les années et les ressources alimentaires en fruits. © François Catzeflis - Tous droits réservés
Pour étudier les rongeurs et opossums, on pose des pièges au sol et dans les branches basses qui seront relevés chaque matin durant au moins huit jours consécutifs.
© François Catzeflis - Tous droits réservés
L’opossum coureur et terrestre Metachirus nudicaudatus, fréquent certaines années autour du camp des Nouragues. Noter l’encoche à l’oreille droite, qui correspond au marquage individuel (le petit morceau d’oreille découpé a été préservé pour les études de génétique moléculaire)
© François Catzeflis - Tous droits réservés.
A la station scientifique des Nouragues, les petits rongeurs capturés sont relâchés ensuite après prises de mensurations et marquage individuel : ici un Rhipidomys nitela.
Photo © Roger Le Guen - Tous droits réservés