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    En matière de reproduction, les requins innovent chez les poissonspoissons. Le sexe est séparé, et aucun hermaphrodismehermaphrodisme ni changement de sexe n'est connu. On peut citer encore d'autres particularités...

    Des œufs de roussette, petit requin commun des côtes françaises. © Naomie Aurel

    Des œufs de roussette, petit requin commun des côtes françaises. © Naomie Aurel

    Les requins femelles : un corps adapté à la rudesse des parades nuptiales

    Les parades nuptiales sont souvent traumatisantes pour la femelle qui se fait mordre pendant les assauts du mâle. De ce fait, le corps des femelles est marqué de nombreuses cicatricescicatrices et présente une épaisseur de peau, au niveau de l'arrière du corps, plus importante que celle des mâles pour contrecarrer ses morsuresmorsures. Une fois immobilisée par une de ses nageoires ou par une autre partie du corps, la femelle peut être fécondée.

    Les requins mâles : une nageoire spécifique à la reproduction

    Les mâles possèdent une paire de nageoires spécialisées appelées ptérygopodes (ou clasper). Lors de l'accouplementaccouplement, un ptérygopode est introduit dans l'orifice génital de la femelle (cloaquecloaque), le spermesperme émis suit un sillon du ptérygopode qui le conduit vers les oviductesoviductes de la femelle.

    Les requins vivipares et les requins ovipares

    Alors que la plupart des poissons sont oviparesovipares (système du frai), les requins ont élaboré des stratégies de reproduction très efficaces dont un système de paraviviparité original (mise au monde de petits vivants). Chez toutes les espècesespèces, le mâle dépose ses spermatozoïdesspermatozoïdes à l'intérieur du corps de la femelle, déclinant ainsi la fécondation internefécondation interne. Les œufs produits sont plus gros que d'ordinaire chez les poissons, et contiennent beaucoup de vitellus. Dans tous les cas, l'œuf est extrêmement bien protégé. Les requins ont développé une tendance à réduire le nombre de descendants mais à leur assurer leur démarrage dans la vie.

    Les espèces ovipares (celles qui pondent des œufs) choisissent des endroits tranquilles où elles libèrent des étuis cornés qui durcissent au contact de l'eau de mer. Les œufs sont fécondés par le sperme stocké dans un réservoir situé dans la zone supérieure de l'oviducte et appelé glandeglande nidamentaire qui entoure l'œuf d'une membrane protectrice. La capsule des œufs des requins ovipares est de taille importante, et souvent elle présente des spirales de chaque côté permettant leur fixation au substratsubstrat (rochers, alguesalgues..).

    Bébés requins ovovivipares. © P. Mespoulhé

    Bébés requins ovovivipares. © P. Mespoulhé

    Les espèces viviparesvivipares, cas de la majorité des requins, présentent le même cycle de développement mais à l'intérieur du ventre femelle. La femelle retient les œufs dans la partie inférieure de l'oviducte appelée utérusutérus. Deux familles de squales, les Carcharinidae et les Sphyrnidae (requin marteau) sont de type vivipare placentaire (ou vivipare gestant), c'est-à-dire qu'ils possèdent un placentaplacenta vitellin comme celui des mammifèresmammifères évolués. Leurs jeunes, après avoir épuisé les réserves nutritives de l'œuf, sont ravitaillés par le sang maternel au moyen de la vésicule vitelline. La ressemblance avec les mammifères s'arrêtent là, car après leur naissance, les petits ne reçoivent plus d'aide de leurs géniteurs.

    La reproduction des requins est bien particulière ! © Fanouze

    La reproduction des requins est bien particulière ! © Fanouze

    Les requins ovovivipares

    Les autres espèces de requins sont ovoviviparesovovivipares et ne possèdent pas de placenta et les embryonsembryons n'ont pas de relations avec leur mère. L'œuf, puis l'embryon se développe à l'intérieur des voies génitales femelles et y éclot. Il survit grâce à des réserves de vitellus jusqu'à sa naissance. Chez certaines espèces (requin-taureau, requin-taupe...), les premiers nés dévorent littéralement les autres embryons moins aptes à survivre ; ce phénomène est appelé cannibalisme intra-utérin ou oophagieoophagie.

    Cette reproduction évoluée, proche de la gestationgestation des mammifères remonte à l'ère primaire, les premiers animaux placentaires apparaissant que 200 millions d'années plus tard...

    Lorsque le jeune requin sort de sa capsule ou de l'utérus, il doit compter sur son propre système moteur et sensoriel pour survivre. Le fort taux de survie prouve le succès reproducteursuccès reproducteur et l'efficacité de leur stratégie. À cette liberté qui commence, bon nombre de dangers guettent le jeune requin.