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    Les premières traces de l'utilisation du corailcorail par l'Homme, sous forme de restes dans des tombes, remonte au Néolithique. Depuis l'Antiquité, les Hommes ont été fascinés par cette couleur rouge sublime à laquelle ils attribuaient un pouvoir magique et le corail rouge a toujours servi d'amulette, de médicament et de matériau de bijouterie et de décorationdécoration de luxe.

    Ces trois grands types d'utilisation n'ont pas été l'apanage des peuples vivant sur les bords de la Méditerranée, mais ont été au contraire pratiqués très loin de cette mer. Ainsi, dès sa fondation, Marseille a été un grand centre d'exportation de corail rouge vers le monde celte qui en était très friand pour orner les armes et casques.

     La fabrication des bijoux en corail rouge fait partie de la culture méditerranéenne. © J.-G. Harmelin, tous droits réservés, reproduction et utilisation interdites
    La fabrication des bijoux en corail rouge fait partie de la culture méditerranéenne. © J.-G. Harmelin, tous droits réservés, reproduction et utilisation interdites

    Les routes commerciales ouvertes par Alexandre vers l'Orient ont été empruntées jusqu'à une époque récente par des cargaisons de corail méditerranéen qui servaient de monnaie d'échange pour les épices, la soie ou les perles, que les riches romaines préféraient au corail.

    Le corail rouge au Tibet et en Mongolie

    Tout au long de ces routes qui partaient d'Alexandrie et dans les régions les plus reculées, on trouve des bijoux utilisant le corail rouge. Les Indes en ont été un très gros importateur, aussi pour la pharmacologie. Il semble même que le prestige de cette denrée augmentait avec l'éloignement de son lieu de récolte.

    Figure 16 : masque de cérémonie mongol orné de corail rouge. © J.-G. Harmelin, tous droits réservés, reproduction et utilisation interdites
    Figure 16 : masque de cérémonie mongol orné de corail rouge. © J.-G. Harmelin, tous droits réservés, reproduction et utilisation interdites

    C'est ainsi que le corail méditerranéen est devenu un élément vénéré au Tibet et en Mongolie, où il était un composant majeur des parures des princesses et des masques cérémoniels des chamanes (fig. 16).

    Le corail rouge, les bijoux berbères et les parures des rois

    En Afrique, le corail rouge est un ornement traditionnel des bijoux berbères de Kabylie et de l'Atlas marocain (fig. 16a) et il a été exporté bien plus au sud, en Afrique tropicale, où il était réservé à la parure des rois.

    Figure 16a : bijou berbère de l'Atlas marocain avec du corail rouge. © J.-G. Harmelin, tous droits réservés, reproduction et utilisation interdites
    Figure 16a : bijou berbère de l'Atlas marocain avec du corail rouge. © J.-G. Harmelin, tous droits réservés, reproduction et utilisation interdites

    Joaillerie : la taille du corail rouge à Torre del Greco, près de Naples

    L'exploitation des gisementsgisements les plus riches, comme ceux de Sardaigne, de Tunisie et d'Algérie, a été au fil des siècles l'objet de lutte entre États et grandes compagnies qui en faisaient le négoce. La transformation du corail dans des ateliers, qui était dispersée dans divers grands centres, comme Barcelone, Marseille, Gênes, ou Livourne, est maintenant la quasi-exclusivité de Torre deldel Greco, en Italie, près de Naples (fig. 16b).

    Figure 16b : polissage d'un morceau de corail dans un atelier de Torre del Greco. Bijoux de corail rouge. © J.-G. Harmelin, tous droits réservés, reproduction et utilisation interdites
    Figure 16b : polissage d'un morceau de corail dans un atelier de Torre del Greco. Bijoux de corail rouge. © J.-G. Harmelin, tous droits réservés, reproduction et utilisation interdites

    Le corail acheté aux corailleurs méditerranéens, mais aussi dans le Pacifique, y est taillé par un grand nombre d'entreprises avant d'être revendu aux bijoutiers à un prix qui varie beaucoup selon la grosseur des pièces et leur qualité.