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    • Dissémination des graines.

    Le mode de dissémination des graines des plantes parasitesparasites varie selon leurs dimensions.

    Les graines volumineuses des guisguis, entourées de viscine, sont presque exclusivement disséminées par les oiseaux comme la grive draine ou la fauvette à tête noirefauvette à tête noire.

    Cependant les guis nains ("dwarf mistletoes" des auteurs anglo-saxons) appartenant au genre Arceuthobium, parasites fréquents des grands Conifères des forêts d'Amérique du Nord, possèdent des baies explosives. Durant la maturation de la baie, la pression augmente dans les tissus jusqu'à ce que l'épicarpe se déchire brutalement, projetant à plusieurs mètres la graine entourée de restes de viscine.

    Les graines plus petites des cuscutes, mais surtout celles des Orobanchacées et des Scrophulariacées parasites épirhizes comme le Striga sont généralement disséminées par le ventvent, les eaux de ruissellement, les animaux, les semences et les activités humaines (activités agricoles et surtout échanges internationaux par voies maritimes et aériennes). C'est via les échanges internationaux que O. ramosa a été introduite aux U.S.A. avec des semences de chanvre et que le S. asiatica est arrivé en Caroline du Nord et du Sud au début des années 50, avec des semences de maïsmaïs.

    Récemment, les modalités de dissémination des graines de S. hermonthica ont été étudiées expérimentalement par une équipe de recherche de l'I.I.TT.A. (Institut International d'AgricultureAgriculture Tropicale). Les résultats ont révélé l'importance des risques de dissémination des graines de Striga par les semences des plantes cultivées récoltées en zone infestée.

    La présence de graines de S. hermonthica parmi les semences de sorgho s'explique par les habitudes des paysans : ils sectionnent les tiges de sorgho à leur base et couchent les plants, amenant les épis, généralement non compacts, au contact des Striga. Ceux-ci terminant leur fructification produisent les graines minuscules qui se trouvent piégées en grand nombre dans les anfractuosités des épis de la céréalecéréale. Les semences ainsi récoltées et vendues sur les marchés locaux ou exportées vers les pays voisins sont contaminées par le Striga. Lors du semis, le paysan sème simultanément les graines du parasite et celles de la culture. La seule solution pour se débarrasser des graines du parasite serait de laver les semences avant tout transport mais cette technique n'est envisageable qu'industriellement.

    La petitesse des graines des Scrophulariacées parasites (Striga, Alectra, Buchnera...) et des orobanches facilite leur dissémination par les eaux de ruissellement et leur accumulation dans les bas fonds ou dans les accidentsaccidents du terrain. Ceci explique la répartition inégale des parasites épirhizes dans les champs et rend difficile l'obtention d'un niveau de parasitisme homogène nécessaire pour toute expérimentation de type agronomique.

    • Longévité des graines et stock de graines du parasite dans le sol.

    La longévité des graines est un aspect très important de la biologie des plantes parasites et plus particulièrement des parasites épirhizes car elle influe directement sur l'importance du stock de graines du parasite dans le sol.

    Les graines entourées d'un péricarpe gluant comme celles des Loranthacées (Loranthus, Tapinanthus...) ou des Viscacées (Arceuthobium, Phragmanthera, Viscum...) sont très vulnérables car dès qu'elles parviennent à maturité, elles sont rapidement attaquées par de nombreux champignonschampignons qui y trouvent une excellente source d'hydrates de carbone. Lorsqu'elles tombent au sol, elles dépérissent rapidement. Dans le cas de ces graines, on ne peut pas parler de stock de graines. Par contre, cette notion devient très importante pour les plantes parasites épirhizes (Striga, Alectra, Buchnera, Orobanche...) produisant des graines minuscules en très grand nombre.

    • Quand les plantes parasites deviennent un véritable fléau agro-économique.

    Les plantes parasites participent à la biodiversitébiodiversité botaniquebotanique. Tant qu'elles attaquent les plantes sauvages, elles passent inaperçues. Leur présence devient un problème agronomique lorsque, comme les orobanches et les striga, elles parasitent les plantes cultivées. Lorsque leur pression est très forte, les rendements des cultures deviennent nuls. Si les cultures hôtes constituent la base alimentaire des populations locales (cas du sorgho et du mil en Afrique sahélienne) les plantes parasites deviennent alors un véritable fléau socio-économique, remettant en cause l'autosuffisance alimentaire, si difficilement obtenue. C'est ainsi qu'actuellement, les striga constituent un fléau majeur, encore plus destructeur que les célèbres criquets pélerins.

    C'est pour ces raisons que, depuis une vingtaine d'années, de nombreux programmes de recherche internationaux ont été développés afin de mettre au point des méthodes de lutte contre ces parasites.