Des éléphants de mer du nord (Mirounga angustirostris), vivant sur les côtes californiennes, ont été infectés par la grippe A(H1N1) durant la grande pandémie. La maladie est asymptomatique pour eux, mais ils pourraient être vecteurs du virus pour l’Homme.

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    L'éléphant de mer du nord se trouve sur la côte est du Pacifique, de la Basse-Californie à l'Alaska. Il est particulièrement vulnérable aux épidémies et aux pollutions. C'est le seul cas de mammifère marin infecté par la grippe A(H1N1). © Mike Baird, cc by 2.0

    L'éléphant de mer du nord se trouve sur la côte est du Pacifique, de la Basse-Californie à l'Alaska. Il est particulièrement vulnérable aux épidémies et aux pollutions. C'est le seul cas de mammifère marin infecté par la grippe A(H1N1). © Mike Baird, cc by 2.0

    La grippe A(H1N1)grippe A(H1N1) s'est propagée si vite qu'elle est devenue pandémique en trois mois. Le premier cas d'infection humaine a été recensé en mars 2009, mais la maladie a continué de se propager jusqu'au mois d'août 2010. Si l'OMS comptait 18.500 victimes durant la grande épidémieépidémie, le nombre de décès serait plutôt de 284.500 d'après les Centers for Disease ControlCenters for Disease Control and Prevention. Aujourd'hui on est loin de la situation pandémique de la période 2009-2010, mais la grippe A(H1N1) aurait fait récemment 17 morts au Venezuela.

    Ce virus est différent de la grippe saisonnière puisqu'il contient des gènesgènes de plusieurs virus connus d'origine porcine, aviaire et humaine. Toutefois les porcs atteints se rétablissent et les volailles présentent rarement des symptômessymptômes. La question de la transmission du virus entre les animaux et les humains est souvent posée. Jusqu'alors, jamais le virus de la grippe A(H1N1) n'avait été recensé chez les animaux marins. Mais voilà que des scientifiques ont récemment révélé que des éléphants de mer du nord sauvages, vivant sur les côtes de Californie, ont contracté cette grippe, durant l'épidémie.

    La première victime du virus H1N1 (à l'image, observé par microscopie électronique en transmission), un patient mexicain, est mort en mars 2009. En juin, cette grippe touchait 74 pays et était déclarée pandémique et ce jusqu'en août de l'année suivante. © S. Goldmsith et A. Balish, CDC, DP

    La première victime du virus H1N1 (à l'image, observé par microscopie électronique en transmission), un patient mexicain, est mort en mars 2009. En juin, cette grippe touchait 74 pays et était déclarée pandémique et ce jusqu'en août de l'année suivante. © S. Goldmsith et A. Balish, CDC, DP

    L'étude s'inscrit dans un grand programme de recherche piloté par le National Institute of Health, ayant pour objectif d'évaluer comment les virus voyagent des espèces animales aux humains. Au total, 900 animaux marins de 10 espèces différentes ont été examinés. Les résultats concernant les éléphants de mer ont été publiés dans la revue Plos One, et font état du premier cas de mammifère marin infecté par la grippe A(H1N1).

    Une souche grippale à 99 % identique à la souche humaine

    Comment et quand deux femelles éléphants de mer étudiées ont été infectées reste inconnu, mais il est probable qu'elles aient attrapé le virus en pleine mer, avant de rejoindre les côtes pour mettre bas. Les scientifiques suggèrent que l'exposition à la grippe aurait pu se produire dans les excréments rejetés par le grand nombre de navires qui passent à proximité des côtes californiennes. Le virus a été repéré sur ces femelles à deux endroits différents, distants de plus de 300 km.

    Seules deux femelles étaient touchées par la grippe, mais 28 autres individus avaient développé des anticorpsanticorps contre ce virus. Aucun d'entre eux ne montrait de symptômes physiquesphysiques, si bien que les chercheurs supposent que l'infection grippale est asymptomatique et dispose d'une autolimitation chez ces animaux. Cependant, la souche développée par ces éléphants de mer était à 99 % identique à la souche humaine. Ainsi, cette étude montre que les animaux marins peuvent aussi être vecteurs du virus pour l'Homme.

    Bien sûr, ces résultats ont plus d'impact pour les personnes qui sont en contact avec les mammifères marins, comme les vétérinairesvétérinaires ou les bénévoles de sauvetage. Mais elle suggère tout de même qu'il y a encore beaucoup d'incertitudes sur la transmission de la maladie dans le milieu océanique, et sur les interactions entre l'Homme, ses activités et les espèces marines.