au sommaire
Un jour de 1984, Sam Ridgway, du National marine mammal foundation (NMMF), a entendu d'étranges sons provenant du bassin des cétacés. Puis l'un des plongeurs est sorti de l'eau, s'étonnant : « Qui m'a demandé de sortir ? ». Le plongeur avait interprété les sons émis par le bélouga ! En modifiant sa mécanique vocale, Noc tentait de reproduire les sons du langage humain. Un impressionnant effort qui montre l'envie de l'animal de converser avec l'Homme.
Le bélouga Noc a vécu 30 ans dans l'aquarium de San Diego. Durant ses 4 premières années, il tenta de communiquer avec ses amis humains en imitant au mieux les sons qu'il entendait depuis l'aquarium. © Current Biology, Ridgway et al.
Le bélouga, ou baleine blanche, a essayé de communiquer ainsi durant 4 ans, avant d'atteindre sa maturité sexuelle. L'analyse acoustique des conversations de Noc ont montré que l'empreinte vocale était plus proche de celle de l'humain que des sons usuels de la baleine. Il aurait étudié le langage humain en écoutant les plongeurs et les équipiers gérant son bassin. Voilà une preuve d'intelligenceintelligence car pour y parvenir, Noc a changé de mode d'émission des sons.
Une baleine n'ayant pas de larynxlarynx comme l'être humain, elle utilise ses conduits nasaux. Pour reproduire les sons humains qu'il percevait, le bélouga devait donc moduler la pressionpression de sa voie nasale. Réaliser ces variations de pression nécessite des ajustements musculaires ainsi que des modifications du sac vestibulaire. Le volumevolume d'airair de la poche, qui débouche sur l'évent de l'animal, influe sur la tonalité du son. Noc souhaitait plus que tout de communiquer avec l'Homme, tâche loin d'être évidente. Malheureusement, il n'aura pas été compris à temps, car après 30 ans en aquarium, il est décédé.