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Le LHC en 2012 : des trous noirs et des trous de ver en laboratoire ?
Toutes ces spéculations sur les trous de ver semblent bien loin de la réalité et ceux-ci à tout jamais hors de portée de notre technologie. Ne perdons pas espoir si tôt ! Les années 2010-2020 seront peut être considérées par les historienshistoriens de l'avenir comme l'aurore d'un changement profond dans l'histoire de l'humanité.
On a vu que la possibilité de créer et de maintenir ouvert un wormhole dépendait en grande partie d'une compréhension de la gravitation quantiquegravitation quantique et de son accessibilité technologique.
Or, jusque vers 1998 environ, tout semblait indiquer qu'il fallait construire un accélérateur grand comme la galaxie pour monter suffisamment en énergie afin que se manifeste directement la gravitation quantique. Cette même année, des travaux indépendants mais complémentaires de Nima Arkani-Hamed, Savas Dimopoulos et Gia Dvali d'une part et LisaLisa Randall, Raman Sundrum d'autre part, ouvrirent la possibilité qu'on se soit trompé.
De manière inespérée, les énergies auxquelles sont et seront faites les collisions de protons au LHC, ou ses successeurs, pourraient bien suffire.
Quelques années plus tard, en 2001-2002 précisément, Steven Giddings et Savas Dimopoulos ont en effet déposé sur arxiv deux articles révolutionnaires considérant sérieusement la possibilité de créer des minitrous noirs s'évaporant par effet Hawking au LHC.
De tout ce qui précède, les liens entre trous noirs et wormholes doivent maintenant être clairs.
Des minitrous noirs au LHC peut-être, mais alors pourquoi pas aussi des trous de ver lors des collisions entre protons ? Reste à trouver une signature expérimentale. Une telle possibilité a bel et bien été considérée, notamment par Irina Aref'eva et Igor Volovich.
La découverte de la fission nucléairefission nucléaire avait elle aussi commencé par quelque chose de très ténu alors peut-être peut-on rêver non seulement de la découverte de trous de ver microscopiques dans les collisions du LHC mais aussi de la possibilité de les faire grossir pour obtenir des trous de ver macroscopiques traversables comme dans la série Stargate.
Au début de l'année 2012, les premiers résultats obtenus avec le détecteur CMS du CernCern ne semblent pas favorables à l'idée que l'on puisse fabriquer des minitrous noirs au LHC. La massemasse de PlanckPlanck est probablement bien plus élevée que quelques TeV. En tout état de cause, les craintes de voir la Terre détruite par la création de minitrous noirs sont sans aucun fondement, comme on peut s'en rendre compte en lisant cette interview d'Aurélien Barrau.
Stephen Hawking en visite au LHC. Il a fêté ses 72 ans en 2012 et vient très probablement de perdre son pari sur le boson de Higgs. © Cern