au sommaire
Effacer votre voisin ou votre voisine d'en face : vous l'avez assez vu (ou vue) ? Vous voulez faire disparaître son visage d'un mouvement de la main ? Il suffit d'un simple miroir...
Matériel à prévoir :
- un miroir ;
- un murmur blanc ou de couleur unie ;
- un ami ou sa photo.
Durée : 2 minutes.
À préparer un peu à l’avance
Cherchez un miroir que vous pouvez tenir à la main.
Trucs pour ne pas rater l’expérience
Si vous n'arrivez pas à faire disparaître le visage de votre ami, inversez vos places : le mur blanc sera de l'autre côté. Placez le miroir afin que l'autre œilœil voie le mur blanc.
L'expérience doit alors fonctionner. En effet, le cerveaucerveau privilégie les informations venant d'un œil (œil directeur) et minimise l'influence de l'image venant de l'autre. C'est pour cette raison que si vous n'observez pas le phénomène, il faut essayer avec l'autre œil.
Déterminer son œil directeur
Un moyen de vérifier ou de connaître son œil directeur est le suivant : tendez votre bras et relevez verticalement votre index. Puis, les deux yeux bien ouverts, positionnez votre index en direction d'une ligne verticale (porteporte, angle de mur, fenêtrefenêtre). Fermez (ou masquez avec l'autre main) votre œil droit puis votre œil gauche. Avec l'un des yeux, l'image de votre doigt reste bien alignée avec la ligne verticale visée : c'est votre œil directeur.
Comment faire l'expérience ?
Comment ça marche ?
Nos deux yeux regardent la même chose et notre cerveau a donc l'habitude de fusionner les images venant de chaque œil pour se faire une image mentale en 3D. Le fait de placer le miroir de façon que l'un de nos yeux voie une surface blanche amène le cerveau à ne prendre en compte, dans un premier temps, que l'image du visage. Par contre, dans le second temps, comme le cerveau privilégie le mouvement, il privilégie l'image de la main droite en mouvement, aux dépens de l'image du visage vue par l'œil gauche. Ainsi, le visage de votre ami s'efface au fil du mouvement de la main.
Dans certains cas, il est difficile au cours de l'expérience d'effacer les yeux, alors que le reste du visage s'efface. Ce phénomène est dû à notre mode d'observation du visage, qui privilégie le regard, donc les yeux. Ainsi, parfois, on peut faire disparaître le visage d'une personne, mais pas ses yeux ! Troublant, n'est-ce pas ?
Où l’observer ?
Un atout de survie. Le fait que notre cerveau soit capable de faire disparaître le visage en suivant le mouvement de la main met en évidence un avantage évolutif qui a permis à l'espèceespèce humaine de se protéger des prédateurs.
En effet, le fait que notre cerveau privilégie une image mobilemobile par rapport à une image fixe permet de repérer immédiatement un prédateur ou une proie en mouvement, même si l'on est en train de faire autre chose : nos ancêtres à l'époque préhistorique pouvaient alors fuir à temps pour échapper au prédateur, ou bien voir une proie avant d'être vus. De nos jours, cette propriété peut nous permettre de repérer plus vite un objet en mouvement, comme une voiturevoiture qui arrive sur nous, afin de nous jeter de côté et ainsi parfois d'éviter le choc...
Interprétations de notre cerveau
Notre cerveau donne du sens aux images que lui envoient nos yeux. Il interprète, ce qui peut donner des résultats différents selon les personnes ou selon le contexte dans lequel on se trouve. Ainsi, sur l'image ci-dessus, est-ce un lapin ou un canard ? Tout dépend dans quel sens on le regarde...
- Vision de nuit. La nuit, on apprécie mal les distances. Notre cerveau les sous-estime, car il manque de repères. En effet, en vision de nuit, on perçoit mal les contrastescontrastes et les couleurs. Ce qui est dangereux pour la conduite.
- Force de suggestion. La force de suggestion est telle que l'on peut finir par faire croire à quelqu'un qu'il a fait quelque chose qu'il n'a pas fait. Il peut reconnaître une image ou un visage qu'il n'a jamais vu... Il s'agit d'ailleurs d'un problème très important dans les interrogatoires de suspects et dans les « vrais faux » témoignages. Lorsque l'on se remémore un souvenir, en particulier en état de stress, ce souvenir est fragilisé et peut être transformé par l'environnement ou une suggestion d'un tiers à ce moment. Le souvenir est enfoui de nouveau dans la mémoire, mais transformé sans que nous nous en rendions compte. D'où le grand risque de faux souvenirs qui gomment pour toujours la réalité vécue.