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Le commissaire européen au volantd'un véhicule à hydrogèneCrédits : CORDIS
Parmi les personnes ayant manifestement savouré l'exercice, le Commissaire européen à la Science et à la Recherche, Janez Potocnik, qui s'est livré, à l'ombre de l'Arche du Cinquantenaire à Bruxelles, à un parcours d'essai sur les derniers modèles de véhicules routiers alimentés à l'hydrogène, avant de faire le tour de l'exposition parallèle à la conférence, au musée Autoworld, dans un fauteuil roulant à propulsion hydrogène.
Répondant à des journalistes désireux de connaître ses impressions sur l'expérience, M. Potocnik a déclaré, rayonnant: "Je savais que la technologie de l'hydrogène avait rapidement progressé ces dernières années, mais j'ai été vraiment surpris de voir une voiturevoiture à pile à combustible alimentée par hydrogène à un stade de développement aussi avancé."
En cette première soirée où le printemps était "palpable dans l'air" à Bruxelles, Jeremy Bentham, PDG de Shell Hydrogen et président de la HFP, a déclaré aux membres de son auditoire qu'ils assistaient également au "printemps de l'industrie de l'hydrogène". Il s'est rangé à l'avis du Commissaire quant à l'étonnante rapiditérapidité des progrès accomplis dans le secteur, ajoutant: "Une seule chose est sûre: rien n'est immuable dans le monde de l'hydrogène et des piles à combustible."
Malgré cet étalage pour le moins saisissant de véhicules à hydrogène et autres technologies, M. Bentham a rapidement apporté une note de prudence: "Nous sommes également réalistes", a-t-il déclaré. "D'importantes avancées technologiques sont encore nécessaires, ainsi qu'un effort d'intégration dans des produits et des marchés viables de ces avancées obtenues séparément."
M. Bentham a également prévenu que les Etats-Unis et le Japon étaient à présent clairement sortis de leur "sommeilsommeil" vis-à-vis des potentialités de l'hydrogène et qu'ils avançaient en force avec leurs propres initiatives. "J'estime qu'il y a toujours danger que l'UE puisse être distancée par ses concurrents dans la course au marché si nous ne poursuivons pas nos efforts. Nous avons 25 pays à gérer, alors que le Japon et les Etats-Unis n'en ont qu'un (...) et nous ne saurions consentir à un éparpillement de nos activités."
M. Bentham a néanmoins prédit que l'on pouvait raisonnablement s'attendre à voir éclore les premiers marchés de produits "hydrogène" tels que les générateurs portatifs vers 2007-2010, les marchés de masse relatifs aux transports à l'hydrogène étant quant à eux appelés à devenir réalité avant 2020.
"Cependant, si les prochains efforts de l'UE consistent à tenter de 'placer' une poignée de véhicules à hydrogène dans tous les pays, nous échouerons", a-t-il prévenu. M. Bentham apprécierait plutôt de voir s'instaurer entre les entreprises une coopération ayant pour but la mise en place de projets phares qui permettraient de "combler le fossé entre recherche et réalité". "Nous devons augmenter nos capacités de fabrication et apporter la démonstration pratique du bon fonctionnement d'infrastructures à une échelle susceptible de signifier effectivement quelque chose pour le public", a-t-il déclaré à ses confrères du secteur.
Herbert Kohler, Directeur "Environnement" chez DaimlerChrysler, a quant à lui mis en relief les avantages écologiques du passage à des modes de transport à propulsion hydrogène. Les transports routiers utilisant les piles à combustible et l'hydrogène obtenu à partir de gaz naturelgaz naturel feraient diminuer les émissionsémissions de dioxyde de carbonedioxyde de carbone de 40 pour cent par rapport à un système basé sur le diesel, a-t-il déclaré. "Notre principal message aux décideurs doit être que l'hydrogène et les piles à combustible - faisant appel à des sources d'énergie renouvelablesénergie renouvelables - constituent le seul système d'entraînement 'zéro émissions' actuellement concevable."
M. Kohler a mis en avant les défis restant à surmonter dans le domaine de la recherche: "Un effort de R&D sera encore nécessaire pour améliorer la longévité des produits, réduire les coûts et accroître la maturité technique. Pour y parvenir, nous aurons besoin de financement stable et à long terme."
M. Potocnik a assuré la HFP du plein soutien de la Commission: "Je me félicite que vous ayez pu, par le biais de la plate-forme technologique sur l'hydrogène et les piles à combustible - l'un des pionniers du concept - trouver la bonne voie pour vous attaquer à ce défi planétaire. C'est également un bon exemple de ce que nous allons essayer d'accomplir dans ce cadre (celui du 7e PCPC) - relever les défis de demain dans la recherche via des initiatives dans la technologie. Merci pour la qualité de votre travail, et bonne chance", a-t-il conclu.