Quelques mots en allemand sur un morceau de papier jauni. Pas de quoi en faire une histoire. Sauf si ces mots-là ont été écrits par le plus célèbre des physiciens : Albert Einstein en personne.
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La scène se déroule à Jérusalem, ce mardi 24 octobre. Deux acheteurs potentiels se disputent un morceau de papier. Mais pas n'importe lequel. Celui-ci -- un papier à en-tête d'un hôtel de Tokyo -- est griffonné de quelques mots écrits de la main du grand Albert Einstein lui-même en novembre 1922. Une formule mathématique dont il a le secret ? Non, quelques mots sur le secret du bonheur !
La note -- authentifiée par la maison de vente aux enchères Winner's -- avait été estimée entre 5.000 et 8.000 dollars. Elle sera finalement adjugée à quelque 1,56 million de dollars, soit pas moins de 1,33 million d'euros. Le prix du bonheur ? Celui d'un conseil prodigué à un coursier.
Le secret du bonheur selon Einstein
À l'époque, Albert EinsteinEinstein venait de se voir attribuer le prix Nobel de physique pour ses contributions à la physique théorique et spécialement pour sa découverte de la loi de l'effet photoélectriquephotoélectrique. En guise de pourboire, un coursier s'était alors vu remettre deux notes. L'une -- écrite sur une feuille blanche -- a été vendue aux enchères pour plus de 200.000 euros et reprend -- en allemand -- une formule de Lénine : « Là où il y a une volonté, il y a un chemin ».
L'autre -- toujours en allemand -- est celle qui a tant suscité l'intérêt des acheteurs : « Une vie tranquille et modeste apporte plus de joie que la recherche du succès, qui implique une agitation permanente ». Et la légende raconte que le physicienphysicien avait souhaité au coursier que cette note prenne un jour plus de valeur qu'un simple pourboire. Il aura fallu atteindre 85 ans pour cela, mais son vœu a été exaucé.
En 2009, la thèse d'Einstein a été mise aux enchères !
Article de Laurent SaccoLaurent Sacco paru le 13/03/2009
Du 10 au 12 juin 2009, le diplôme de doctorat d'Albert Einstein sera vendu aux enchères à la galerie Fischer à Lucerne, en Suisse. Rappelons que les travaux contenus dans cette thèse ont permis à Jean Perrin de démontrer l'existence des atomes.
Albert Einstein a commencé par rater son premier examen d'entrée à l'ETH de Zurich, prestigieuse école similaire à l'Ecole Polytechnique française, et a bien failli ne pas obtenir son diplôme de fin d'études. Dans son autobiographie, il raconte qu'il lui était impossible de suivre les cours, de prendre des notes et de les travailler de façon scolaire. La dernière année, il ne dut son salut qu'aux notes prises par son ami le mathématicienmathématicien Marcel Grossmann qui, lui, était un étudiant modèle. Le bachotage pour l'examen épuisa et dégoûta tellement Einstein qu'il lui fut quasiment impossible de s'occuper sérieusement d'un problème scientifique pendant un an. Autant dire que l'étudiant Albert Einstein ferait pâle figure aujourd'hui face à un Stephen Wolfran à 20 ans.
En réalité, à 14 ans, le jeune Albert maîtrisait déjà le calcul infinitésimal et lisait (et comprenait) la Critique de la raison pure de Kant. Une fois à l'ETH, son exceptionnelle intuition et sa passion pour les fondements de la physique ne pouvaient qu'irrésistiblement l'entraîner non pas à passer des examens pour un diplôme mais à explorer l'Univers...
Comment mesurer la taille d'un atome avec une équation
La plupart des cours de physique qu'il y trouvait étaient en retard sur l'état de la science de l'époque et ses professeurs abordaient rarement les équations de Maxwell ou les fondements de la théorie cinétique des gaz de Boltzmann.
Séchant les cours et étudiant largement en autodidacte les travaux de Lorentz, Poincaré, Boltzmann, Mach, Maxwell, PlanckPlanck ou Helmholtz, il jeta pourtant les bases des travaux qui culmineront en 1905 par la publication de trois articles révolutionnaires dont chacun aurait pu à lui seul lui valoir le prix Nobel.
Lors de cette annus mirabilis, à seulement 26 ans, il publia les fondements de la relativité restreinterelativité restreinte, l'hypothèse des quanta de lumièrelumière et la théorie du mouvement brownien. Ce dernier article prenait appui sur des travaux qu'Einstein développera plus tard et qui donneront la thèse de 1906 pour laquelle il recevra son diplôme de doctorat le 15 janvier de cette même année.
La thèse, intitulée Eine neue Bestimmung der Moleküldimensionen (Une nouvelle détermination des dimensions moléculaires), expliquait, comme dans l'article sur le mouvementmouvement brownien, comment il est possible de déterminer la taille d'un atome à l'aide d'une équation. Jean Perrin utilisera précisément cette formule pour démontrer l'existence des atomes et recevra pour ce travail le prix Nobel de physique.
C'est ce diplôme, avec celui de docteur Honoris Causa délivré à Albert Einstein le 9 juillet 1909 par l'université de Genève, qui sera vendu aux enchères à la galerie Fischer. La vente devrait commencer aux alentours de 20.000 euros.