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L'électronique embarquée nous prend le volant : moteurs électriques, alertes anticollision, vision de nuit. Toutes ces technologies nous éloignent peu à peu du volant tout en voulant nous protéger. Et ce n'est pas fini.
Deux chercheurs nous donnent leur point de vue quant à la place de l'électronique dans la voiture du futur.
Francois Michaud, universite de Sherbrook : département Génie électrique et génie informatiquegénie informatique - Ing. Ph.D. Professeur titulaire de la chaire de recherche du Canada en robotiquerobotique mobilemobile et systèmes intelligents autonomes*.
Patrick Peneau : directeur commercial d'IPSI, société spécialisée dans l'électronique embarquée.
Futura-Sciences : Quel va être le rôle de l'électronique dans l'évolution des moteurs ?
François Michaud : L'électronique prendra de plus en plus de place afin d'améliorer la précision, la rapiditérapidité et l'automatisation/l'autonomieautonomie des véhicules dans la conduite. Pour les moteurs plus spécifiquement, l'électronique y prendra plus de place. On peut penser par exemple au moteur électrique d'Hydro-Québec, maintenant utilisé en France. Ça change radicalement la façon de fabriquer les voitures. Le skateboard drive by-wire concept-car de GM où il n'y a plus de lien mécanique (volant, accélération, frein) entre le conducteur et le véhicule est aussi un bon exemple. Le développement de moteurs capables de percevoir les couples à même le moteur est aussi un concept très intéressant, augmentant l'usage de l'électronique dans le contrôle de véhicule. Le défi est d'arriver à retransmettre au conducteur les forces sur la direction, sans passer par un lien mécanique direct.
Patrick Peneau : L'électronique pour les moteurs a pour objectif d'atteindre le point de fonctionnement optimal quelque soient les conditions, donc d'augmenter le rendement et d'abaisser la consommation et la pollution.
Un autre objectif est la détection précoce des pannes et usures. Par exemple, les fonctions OBD (On Board DiagnosticDiagnostic), enregistrent et analysent les paramètres de contrôle moteur. En cas d'anomalieanomalie l'OBD permet à la fois d'adopter un mode de fonctionnement « dégradé » garantissant la sécurité du conducteur et de renseigner le garagiste sur la nature de la défaillance.
Avec le durcissement inévitable des normes antipollution, on constate l'accroissement du nombre de modules électroniques embarqués sur les moteurs. On tend de plus en plus vers des solutions à contrôle/commande rapprochée, c'est d'ailleurs déjà le cas sur les nouvelles boîtes de vitesses robotisées où l'électronique de commande est intégrée dans la boîte et non plus déportée comme auparavant.
Sur les moteurs, le nombre de capteurscapteurs ne fait que croître car on souhaite contrôler de plus en plus finement les comportements du moteur thermiquemoteur thermique.
Mais cet accroissement du nombre de pièces électroniques pourrait provoquer un effet secondaire contre-productif avec une augmentation des « petites pannes ». Cependant, fiabiliser plus durement ces nouvelles pièces est tout à fait possible, mais à un coût plus élevé.
* Les recherches de François Michaud sont appliquées en partie au sein d'un projet lié à l'initiative canadienne Auto21. Cet organisme tente de promouvoir la recherche et les interactions entre l'industrie automobileautomobile et les chercheurs universitaires canadiens. Ainsi, des étudiants du DAMAS travaillent sur le projet « Communication inter-véhicules et applications ». Leur objectif est d'intégrer la communication sans-fil entre véhicules afin d'améliorer la conduite automobile. Plus particulièrement, ils cherchent à utiliser la communication entre véhicules afin de faire évoluer la prise de décision et la coordination entre véhicules.
Pour en savoir plus :
Sur lnternet :
Pages des chercheurs :
- http://www.damas.ift.ulaval.ca/~chaib/
- http://www.gelgel.usherbrooke.ca/michaudf/