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Comment expliquer le langage, quelle est son origine ? Longtemps éludé, il est redevenu un centre de recherche pluridisciplinaire. L'analyse de la parole révèle un phénomène extrêmement complexe, un des grands axes théoriques étudie les interactions entre circuits neuronaux, mais aussi les interactions entre des individus.
Alors qu'elle a été éludée de la scène scientifique pendant la presque totalité du XXe siècle, suite à la déclaration de la Société linguistique de Paris, qui l'a bannie de sa constitution, la question de l'origine du langage est redevenue le centre des recherches de toute une communauté.
L'origine du langage, une recherche pluridisciplinaire
La diversité des problématiques impliquées induit une forte pluridisciplinarité : des linguistes, des anthropologues, des spécialistes en neurosciences, des primatologues, des psychologues, mais aussi des physiciensphysiciens et des informaticiens.
En effet, l'un des grands axes théoriques de la recherche sur les origines du langage considère qu'un certain nombre de propriétés du langage ne s'expliquent que par la dynamique des interactions complexes des entités qui sont impliquées (les interactions entre les circuits neuronaux, le conduit vocal, l'oreille, mais aussi les interactions des individus qui les portent dans un environnement réel).
La théorie de la complexité et le principe d'auto-organisation
C'est l'apport de la théorie de la complexité (Nicolis et Prigogine, 1977), développée au XXe siècle, qui nous a appris qu'il existe de nombreux systèmes naturels dans lesquels les propriétés macroscopiques sont irréductibles aux propriétés microscopiques : c'est ce qu'on appelle l'auto-organisation.
C'est par exemple le cas des structures fascinantes des nids de termites, dont la forme n'est ni codée ni connue par aucun des termites pris individuellement, mais apparaît de manière auto-organisée lors de leurs interactions.
C'est aussi le cas de la formation des cristaux de glace à partir de molécules d'eau, comme l'illustre la figure ci-dessus. Or, ces phénomènes d'auto-organisation sont souvent compliqués à comprendre, ou à prévoir intuitivement, et à formuler verbalement.