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Alister en plongée. Un démonstrateur de la société ECA. © ECA
AUV pour Autonomous Underwater Vehicles : c'est le nom donné aux drones sous-marinssous-marins (à ne pas confondre avec les UAV, Unmanned Aerial VehiclesUnmanned Aerial Vehicles, désignant leurs homologues aériens). L'Ecole Navale et son institut de recherche, l'IRENav, viennent d'en faire le thème de la troisième Journée des sciences navales, organisée sur la base de Lanvéoc-Poulmic, dans le Finistère, sur la presqu'île de Crozon (la pointe centrale au bout de la Bretagne, en forme de TT horizontal).
Des modèles ont été présentés à cette occasion, notamment le Daurade, un engin réalisé par la société ECA, spécialisée dans les systèmes robotisés, pour le compte du Shom (Service hydrographique et océanographique de la Marine). Cette imposante torpille de cinq mètres de longueur pèse une tonne et peut descendre jusqu'à 300 mètres de profondeur. Avec une vitessevitesse de croisière faible (4 nœudsnœuds, soit 7,4 km/h), le Daurade peut rester 10 heures sou l'eau mais est capable de pointes à 8 nœuds.
Le Daurade, un engin autonome pour l'exploration à faible profondeur, exposé sur la base navale de Lanvéoc-Poulmic le 22 février 2008. © Marine nationale / BAN Lanvéoc : Pierre Caban, Jean-Marie Hauw, Ghislain Mirat, Maël Prigent, Stephane Marc, Christian-Georges Quillivic
A son bord, une palanquée d'instruments de mesure, dont une série de sonarssonars (latéral, multifaisceaux ou conçus pour sonder les sédimentssédiments), permettent à cet engin d'effectuer toutes sortes de missions de reconnaissance. Le Daurade peut cartographier un fond, faire des relevés bathymétriques pour établir un profil, chercher des objets sous-marins, posés ou mobilesmobiles, déterminer la nature du fond, etc.
Espèce en voie d'apparition
Le Gesma (Groupe d'études sous-marines de l'Atlantique), installé en rade de Brest et à Lanvéoc, travaille sur ces sujets pour la DGA (Délégation générale pour l'armement). Spécialisé dans le déminage, la robotique et les mesures acoustiques et magnétiques, ce groupe (que la DGA envisage de démanteler) avait réalisé un premier modèle, le Redermor, dans les années 1990, en collaboration avec l'armée britannique. Dans le monde, les robots militaires sous-marins sont désormais légion.
Une torpille de 4,5 mètres au service de l'océanographie : l'Aster X, utilisé par l'Ifremer. © Ifremer
Les applicationsapplications civiles des drones sous-marins ne manquent pas. L'industrie pétrolière s'y intéresse pour surveiller ses plates-formes sous-marines et ses pipelines. Le contrôle des câbles de communication pourrait aussi faire partie des missions de ces robots plongeurs. Sur le plan scientifique, l'Ifremer (Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer) dispose depuis longtemps d'une flottille d'engins robotisés, dont l'AUV Aster X (ou Asterx, selon le vocable officiel). Cet engin de 4,5 mètres de longueur peut parcourir cent kilomètres en autonomie complète et se guide sous l'eau grâce à une centrale à inertieinertie. Il peut embarquer 200 kgkg de charge utile, sonars et autres instruments scientifiques. On se souvient du DepthX, un robot complètement autonome qui, au printemps 2007, a exploré le cénote (cavité rocheuse emplie d'eau douceeau douce) le plus profond du monde, au Mexique.
L'activité atteindra peut-être bientôt le milieu des amateurs puisqu'aux Etats-Unis, une compétition annuelle est organisée depuis dix ans par l'AUVSI (Association for Unmanned Vehicle Systems International). La prochaine aura lieu du 29 juillet au 3 août 2008...