Le filtrage autoritaire, c'est le contraire de l'accompagnement pédagogique. Les parents se diront qu'ils sont protégés et qu'ils n'ont plus besoin de discuter des dangers du Net. Comme si on espérait résoudre les risques pour les enfants en leur interdisant de sortir sans leur expliquer pourquoi."
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L'internet est-il plus dangereux que le monde réel ?
Stéphane Marcovitch, délégué général de l'Association de fournisseurs d'accès à Internet (AFA), réagissant sur Libération au projet gouvernemental de restriction d'accès à l'Internet pour les mineurs.
L'association IRISIRIS (Imaginons un réseau internet solidaire) rappelle que "les contenus concernés par ce type de filtrage ne sont pas des contenus illégaux, mais des contenus dits « offensants » ou « préjudiciables ». Cette notion ne peut se concevoir dans l'absolu et de manière totalisante : elle est fonction de caractéristiques spécifiques à des personnes ou groupes de personnes, telles que l'âge, mais aussi la culture, la conviction, la croyance..., dans une société donnée à une période donnée."
Le Gouvernement va-t-il imposer le contrôle parental du Net ?
Si le texte est adopté, les fournisseurs d'accès à Internet devront "automatiquement" proposer à leurs abonnés "des dispositifs techniques performants et activés par défaut" afin de limiter l'accès des mineurs aux contenus "les mettant en péril".
Le directeur de la Délégation aux usages de l'Internet (delegation.internet.gouv.fr), Benoît Sillard, a rappelé qu'il n'est pas question d'imposer aux FAI de "contrôler les sites", mais bien de fournir aux parents un outil leur permettant d'exercer ce contrôle.
Quid de la responsabilité et des libertés individuelles ?
L'Association des fournisseurs d'accès et de services Internet (afa-france.com) n'est pas opposée au contrôle parental. Toutefois, elle estime que le déploiement de telles solutions activées par défaut soulève des questions à la fois techniques et éthiques.
La Ligue Odebi (odebi.org) est plus catégorique.
D'après l'organisation, la Délégation aux usages de l'Internet abuse du thème de la protection des mineurs pour tenter d'imposer et de légaliser "le filtrage de l'Internet français", notamment des réseaux P2PP2P.