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Le papier électronique arrive à maturité : une révolution en marche ?
Développé dès 1997 dans les laboratoires du prestigieux M.I.TT, près de Boston, ce type d'écran s'appuie sur des capsules remplies de microbilles noires ou blanches, dont la présence sur le la partie visible de la capsule est commandée par une impulsion électrique. Flexible et très fin, ce type d'écran à faible consommation propose une résolution de 170 PPIPPI suffisante pour lire un texte.
Depuis quelques mois, Sony commercialise le Librié, un terminal de lecture équipé de ce type d'écran. Vendu environ 300 dollars, ce premier produit offre une résolution suffisante pour lire un livre, mais est incapable de se substituer à un écran LCDécran LCD. Les industriels japonais et sud-coréens sont toutefois très intéressés par cette technologie et investissement désormais massivement dans ces nouveaux écrans, avec comme triple objectif l'amélioration de la résolution, l'arrivée de la couleurcouleur et la baisse des prix.
Outre les questions matérielles, les groupes japonais se penchent également sur les problématiques logicielles en définissant des standards pour la création d'eBooks et surtout en s'intéressant à la question stratégique des DRM pour éviter tout piratage. Sur ce terrain, les groupes japonais sont néanmoins concurrencés par des éditeurs américains comme MicrosoftMicrosoft ou Adobe, qui cherchent également à faire des "metro" ou "pdf" les futurs formats des eBooks.
Les applicationsapplications du papier électronique sont nombreuses. Outre le marché du livre électronique, le eBook (livres, dictionnaires, manuels scolaires), déjà assez populaire aux Etats-Unis ou au Japon, ce type de technologie intéresse énormément la presse écrite. En partenariat avec Hitachi, le puissant quotidien Nikkeï estime pouvoir diviser par 10 ses coûts liés à l'impression et à la distribution du papier et devrait prochainement lancer une version sur papier électronique de son journal au Japon.
Mais le papier électronique pourrait également révolutionner l'industrie de l'emballage, avec des packaging intelligents, ou celle de l'affichage en pleine rue, en permettant aux afficheurs de ne plus manipuler de colle ou de papier.
Avec un coût de fabrication de quelques dizaine d'euros par feuille, susceptible d'être diminué à une quinzaine d'euros en cas de production en grande série, peu gourmand en énergieénergie et particulièrement souple, le papier électronique sera complémentaire des écrans LCD ou OLED, et devrait bousculer toute la filière "papier" dont l'impact sur l'environnement a toujours été très critique par les écologistes. Reste à savoir si le monde français de l'édition, souvent assez conservateur, s'appropriera cette nouvelle technologie pour faire baisser le prix du livre et ainsi démocratiser l'accès de tous à la culture.