lire les pensées” de celui qui le porte. La société compte également rendre accessible rapidement un kit de développement à disposition des auteurs de jeux vidéo.
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Le casque du projet Epoc
Il existe déjà des jeux reposant sur la maîtrise des ondes cérébrales comme Mindball. Mais cette fois-ci les choses semblent prendre une autre dimension : le fait de permettre aux développeurs de produire des jeux adaptés laisse à penser qu'Emotiv dispose d'un produit dont les atouts peuvent en faire un produit de massemasse, c'est-à-dire sans lourdes contraintes techniques ou d'apprentissage que le public pourrait rejeter.
La technologie du projet Epoc est basée sur 3 fonctions :
- La première, nommée Expressiv permet de repérer les expressions faciales afin par exemple de modifier l'aspect d'un avatar dans un monde virtuel comme Second LifeSecond Life.
- La seconde, Affectiv, est susceptible de repérer des états émotionnels comme l'excitation ou le calme. "
Selon le chef produit d'Emotiv, Andy Breen,
nous explique la Technology Review,ces indices inconscients pourraient permettre de changer la bande son d'un jeu ou affecter la façon dont le joueur interagit avec les personnages virtuels
". - La troisième fonction, Cognitiv, est encore plus étonnante : elle permettrait de manipuler des objets virtuels dans un jeu en pensant aux actions à accomplir.
Comment cela peut il marcher ? Un tel casque ressemble à celui projeté par la DARPA pour augmenter la cognitioncognition et dont la réalisation est espérée pour.... 2030 ! Les ondes cérébrales ne permettent pas de reconnaître facilement les pensées d'un sujet : tout au plus aident elles à déterminer un état général, comme la tension ou la relaxation. Produire des mouvementsmouvements complexes par le mental est possible mais via des systèmes très chers comme l'IRMIRM, ou dans une moindre mesure la topographie optique. Pour l'instant on en est réduit aux conjectures quant aux techniques utilisées par le "projet Epoc". En effet, les brevets étant en attente, les chercheurs d'Emotiv ont préféré ne pas publier leurs éventuelles découvertes dans les revues scientifiques spécialisées (à noter que c'est la seconde fois, ce mois-ci, qu'une société impliquée dans la recherche à haut niveau évite de recourir au média traditionnel des chercheurs pour se lancer directement dans une démonstration commerciale. Cela deviendrait -il une maniemanie ?).
Pour un chercheur comme Alan Gevins, directeur exécutif du San Francisco Brain research, le secret pourrait se situer ailleurs que dans les ondes cérébrales. "Par exemple, les signaux produits au niveau du cuir chevelucuir chevelu par les mouvements des yeuxyeux ou par les muscles du visage ou de la tête se révèlent au moins 15 fois plus puissants que ceux produits par l'activité du cerveaucerveau. Peut être que lorsqu'une personne pense à pousser, soulever, ou tourner un objet virtuel, les yeux, la tête ou la langue bougent d'une manière caractéristique
".
Emotiv est une compagnie d'origine d'australienne fondée, entre autre, par Alan Snyder, directeur du "Centre pour l'esprit (Center for the mind)
" de Sydney, bien connu pour ses travaux sur les neurosciences et notamment sur la créativité. Ed Fries, le directeur de l'entreprise, a été de son côté le créateur de MicrosoftMicrosoft Games Studio, et a participé à la naissance de la Xbox. Deux noms qui semblent constituer un gage de sérieux. Le "projet Epoc" n'est pas encore disponible pour le grand public, mais pourrait le devenir dès 2008, au prix approximatif de 250 dollars. Il faudra tout de même attendre les premiers essais publics - et notamment connaître le temps de prise en main du casque - pour savoir si on est là face à une innovation radicale ou face à un effet d'annonce de plus, dans un secteur qui en connaît beaucoup.
Par Rémi Sussan
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