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Swap, Pepssi et VBSDC : d'autres instruments de New Horizons
Les instruments Swap, Pepssi et VBSDC de New HorizonsNew Horizons sont chargés d'étudier l'environnement de PlutonPluton.
Swap (Solar Wind at Pluto)
L'instrument Swap, ouvert, prêt à mesurer le vent solaire autour de Pluton. © Nasa
- Masse : 1,5 kgkg.
- Puissance absorbée : 2,3 watts
- Développement : SWRI (Southwest Research Institute)
- Responsabilité : David McComas (SWRI)
- Objectif : Mesure de l'échappement de l'atmosphèreatmosphère de Pluton.
Installation de Swap. © SWRI
Swap étudiera les interactions entre Pluton et le vent solaire, ce flux de particules à haute énergie en provenance du SoleilSoleil. La distance extrême entre Pluton et le Soleil a exigé de l'équipe de Swap l'élaboration et la constructionconstruction de l'instrument possédant la plus grande ouverture jamais réalisée.
Les scientifiques estiment qu'en raison de la faible force d'attraction de Pluton (approximativement 1/16e de la pesanteur terrestre), environ 75 kg de son atmosphère s'échappe vers l'espace chaque seconde sous l'action du vent solaire. Si cela se confirme, Pluton se comporterait alors exactement comme une comètecomète, bien que la planète soit 1.000 fois plus grande qu'un noyau cométaire.
L'instrument Swap en place sur New Horizons. © SWRI
Les gazgaz atmosphériques se libèrent sous la forme d'atomesatomes et moléculesmolécules neutres. Le rayonnement ultravioletultraviolet solaire les ionisent, selon un processus similaire à celui se produisant dans la haute atmosphère et l'ionosphèreionosphère terrestre. Devenus électriquement chargés, ces ionsions et électronsélectrons sont capturés et entraînés par le flux solaire. Durant ce processus, cette matièrematière fortement ionisée gagne encore plusieurs millions d'électrons-voltsélectrons-volts par échange d'énergie avec le vent solaire, celui-ci s'en trouvant alors ralenti, sa trajectoire s'infléchissant autour de la planète sous l'action de la gravitationgravitation.
La mesure de Swap est indirecte. Précisément, il évalue l'énergie du vent solaire au moment du survolsurvol. Si elle diminue, c'est que les particules de ce vent ont ralenti et donc qu'elles ont percuté les ions ou les électrons de l'atmosphère plutonienne. C'est cette perte qui est mesurée.
Si l'instrument fonctionne bien, il permettra de connaître à quel rythme Pluton perd son atmosphère, très ténue mais qui, pense-t-on, s'étend jusqu'à 8.000 km de la surface, si bien que la sphère qu'elle occupe est plus grande que la Terre.
Pepssi (Pluto Energetic Particle Spectrometer Science Investigation)
L'instrument Pepssi. © Nasa
- Masse : 1,5 kg
- Puissance absorbée : 2,5 watts
- Développement : Laboratoire de physiquephysique appliquée de l'université John Hopkins
- Responsabilité : RalphRalph McNutt Jr, APL (Applied Physics Laboratory)
- Objectif : Étude de la densité, de la composition et de la vitessevitesse de toutes les particules ionisées qui s'échappent de Pluton.
Installation de Pepssi. © Université John Hopkins
Pepssi, le spectromètrespectromètre directionnel d'étude des particules énergétiques le plus compact jamais monté sur un engin spatial, recherchera les atomes neutres qui s'échappent en permanence de l'atmosphère de Pluton et deviennent électriquement chargés par interaction avec le vent solaire. C'est le cas de l'azoteazote moléculaire (principal constituant de l'atmosphère), de l'oxyde de carbonecarbone et du méthane, qui se transforment en ions après avoir absorbé le rayonnement ultraviolet du Soleil et se retrouvent éjectés au loin sous la forme d'une queue électromagnétique.
L'instrument détectera ces particules durant toute l'approche et permettra de déterminer la vitesse à quelle vitesse l'atmosphère s'échappe de Pluton, ce qui fournira encore de précieuses données sur sa composition.
Pepssi est un détecteur de type « temps de vol ». Les particules traversent successivement deux feuilles minces métalliques avant de frapper un capteurcapteur à semi-conducteurssemi-conducteurs. L'intervalle de temps mesuré entre les deux feuilles minces, mis en corrélation avec le niveau d'énergie mesuré par le capteur, permet de déterminer très exactement la composition de chaque particule. La limite supérieure de l'instrument est de 1.000 électrons-volts, plusieurs fois plus élevée que celle de Swap. Le rapprochement des données entre Peppsi et Swap en font un ensemble à la fois puissant et précis.
VBSDC (Venetia Burney - Student Dust Counter)
- Masse : 1,9 kg
- Puissance absorbée : 5 watts
- Développement : Laboratoire de physique de l'atmosphère et de l'espace, université de Boulder au Colorado
- Responsabilité : Mihaly Horanyi, université de Boulder au Colorado
- Objectif : Mesure de la densité des particules de poussière dans le Système solaireSystème solaire externe.
L'instrument VBSDC, chargé de collecter des poussières durant le voyage pour en mesurer la densité. © Nasa
Conçu et développé par les étudiants de l'université de Boulder au Colorado, le SDC détectera les grains microscopiques de poussière, résultant de collisions entre astéroïdesastéroïdes, comètes et objets de la ceinture de Kuiperceinture de Kuiper. SDC est aussi le premier instrument scientifique entièrement conçu par des étudiants à être placée sur une sonde planétaire de la NasaNasa.
Son nom a été modifié 2009 pour rendre hommage à Venetia Burney-Phair, cette femme britannique à laquelle l'équipe a rendu visite et qui est décédée cette année-là. À l'âge de 13 ans, en 1930, elle avait proposé, en famille au petit déjeuner, de nommer Pluto, soit Pluton en anglais (et en latin), cette neuvième planète qu'annonçait le journal The Times, récemment découverte aux États-Unis par Clyde Tombaugh. Ce nom, celui du dieu des enfers pour les Romains, avait été transmis à un astronomeastronome britannique, qui a fait suivre à l'observatoire Lowell (celui de Clyde Tombaugh). Il a finalement été adopté (ainsi que par Walt Disney qui cherchait un nom pour un nouveau personnage).
Durant tout le voyage, par intermittence, VBSDC a mesuré le nombre et la taille des particules de poussière. Il fera de même autour de Pluton pour vérifier s'il n'y a pas davantage de petites particules.
VBSDC se compose de deux parties. Un détecteur de 450 x 300 mm, fixé à l'extérieur du vaisseau et exposé aux particules de poussière, et un boîtier électronique installé à l'intérieur de la sonde chargé de déterminer masse et vitesse lors de chaque collision.
Aucun détecteur de ce type n'ayant jamais fonctionné au-delà de 18 unités astronomiquesunités astronomiques (UA) du Soleil, soit 2,72 milliards de kilomètres ou la distance d'éloignement d'UranusUranus, les données de VBSDC donneront aux scientifiques un regard sans précédent sur le mouvementmouvement et la distribution de la poussière dans le Système solaire.
L'université du Colorado distribuera les données fournies par l'instrument VBSDC à de nombreuses écoles et universités, permettant ainsi à deux décennies d'étudiants à venir de travailler sur le projet.