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À plusieurs centaines de millions de kilomètres de la Terre, Curiosity poursuit sa lente ascension du Mont Sharp, point culminant au centre du cratère Gale où il fut déposé en août 2012. Cela fera bientôt 1.000 jours martiens (également nommés sols) que le rover explore cette région de Mars et plusieurs mois déjà qu'il arpente les flancs de cet empilement de roches sédimentairesroches sédimentaires haut de 5.500 m, en quête d'informations sur l'habitabilité passée de ce site qui fut vraisemblablement un lac voici plusieurs milliards d'années.
Après avoir quitté « Pahrump Hills » et pris la route en direction de « Logan Pass » (voir ci-dessous l'itinéraire indiqué sur l'image prise par la sonde MROMRO), l'équipe scientifique de la mission Mars Science LaboratoryMars Science Laboratory (MSL) a programmé un petit détour par le nord-ouest pour aller voir de plus près une curiosité sur le flanc de la colline nommée « Mount Shields » : « Certains géologuesgéologues de l'équipe ont remarqué un environnement qui ressemblait à ce qu'on appelle "une vallée incisée remplie", c'est-à-dire l'endroit où une vallée a été taillée dans la roche et remplie ensuite d'autres sédimentssédiments », explique Ashwin Vasavada, chercheur pour la mission au JPLJPL.
Très intriguée, l'équipe a voulu « enquêter sur ce qui a incisé la roche et comprendre les processus qui l'ont remplie ensuite ». Les dépôts semblent être du sablesable mais « a-t-il été transporté par le ventvent ou l'eau ? ». Reste également à savoir à quelle période la vallée s'est formée et de quand date son remplissage. « C'est passionnant de voir ça pour la première fois sur Mars », se réjouit le planétologue. « Sur Terre, des caractéristiques comme celles-ci sont des preuves de changements. Qu'est-ce qui a changé dans l'environnement pour passer du dépôt d'un type de sédiments à l'érosion creusant une vallée et ensuite au dépôt d'une autre sorte de sédiments ? », s'interroge-t-il. « C'est un puzzle fascinant que Mars nous a laissé ». Pour l'instant, pas de réponses mais de sublimes et envoûtants panoramas de Mars et de cette région parcourue par le grand rover de près d'une tonne. Le premier panorama, à voir sur ce site de la Nasa, a été réalisé le 10 avril soit lors du 952e jour martien et le second, à voir sur cette autre page, le 16 avril, soit durant le 957e jour martien.
Curiosity a effectué un détour pour mener l’enquête sur une « vallée incisée remplie » située au nord-ouest de « Mount Shields », comme le montre cet itinéraire superposé à une image prise en orbite par la sonde MRO. Le sol 976 marque la position du rover le 5 mai 2015. Sa prochaine étape est « Logan Pass ». © Nasa, JPL-Caltech, University of Arizona
Étudier l’atmosphère de Mars
Solitaire dans ces grands espaces désertiques proches de l'équateuréquateur martien, Curiosity s'attarde parfois sur le coucher de Soleil. Sur l'image présentée ci-dessus (voir aussi l'animation), la première du genre prise en couleur, en l'occurrence avec l'œilœil gauche de la caméra du mât (MastCam) à la fin de son 956e jour sur Mars, soit le 15 avril 2015, notre étoile apparaît diaphane dans un ciel d'un bleu métallique qui tranche avec les tons orangés du jour martien auxquels nous sommes habitués.
C'était quelque temps après une tempêtetempête. Pour les chercheurs, au-delà de la beauté, ce moment leur offre la possibilité d'étudier la distribution des particules dans l'atmosphèreatmosphère martienne. « Les couleurs, nous explique Mark Lemmon (Texas A&M University) qui planifie les observations de MSL, viennent du fait que la poussière très fine est de la bonne taille pour que la lumière pénètre l'atmosphère plus efficacement. Quand la lumière bleuelumière bleue se disperse dans la poussière, elle reste plus proche de la direction du Soleil que la lumière d'autres couleurs. Le reste du ciel va du jaune à l'orange, le jaune et le rouge se dispersent partout au lieu d'être absorbés ou de rester près du Soleil ».
À titre de comparaison, Damia Bouic s'est amusée sur son blog à associer cette scène inédite réalisée sur Mars avec un coucher de Soleil terrestre pris quant à lui à Marseille. L'image composite a été publiée le 12 mai sur le célèbre site APOD. On peut admirer la même étoile à travers l'environnement de deux mondes différents. En respectant le même angle de champ, on identifie tout de suite quelle planète est plus proche de l'astreastre solaire.