Il avait déjà été possible de combiner les quatre grands télescopes du VLT pour réaliser l’équivalent d’un télescope de 120 mètres de diamètre, mais les données obtenues n'étaient pas exploitables. Avec le VLTI, qui fonctionnait déjà depuis quelques années, la combinaison de ces 4 télescopes est devenue réellement efficace. Les astronomes de l'ESO vont enfin pouvoir réaliser certains de leurs rêves avec un pouvoir de résolution accru.

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    Si l'on veut améliorer la résolutionrésolution d'un télescope, il faut, selon les lois de l'optique ondulatoire, augmenter le diamètre de son miroir, à cause de la diffraction. Mais bien évidemment, couler un miroir de plusieurs dizaines de mètres afin d'obtenir une forme parfaite et le déplacer sur des milliers de kilomètres sans qu'il se casse est extrêmement difficile. Même en imaginant réussir cette prouesse, un tel miroir se déformerait sous son propre poids, nécessitant l'emploi de l'optique active pour corriger sa forme en permanence, en plus d'une optique adaptative pour s'affranchir le plus possible de la turbulence de l'air.

    Une parade existe pourtant qui permet, par exemple, d'observer la surface des étoiles : la synthèse d'ouverture par interférométrieinterférométrie. Elle consiste à combiner les images obtenues par des télescopestélescopes ou des radiotélescopes de tailles raisonnables mais séparés, afin d'obtenir l'équivalent d'un télescope virtuel de plus de 100 m de diamètre. C'est ce que cherchent à faire les astronomesastronomes de l'ESOESO avec le Very Large TelescopeVery Large Telescope (en français : très grand télescope) pour en faire le VLT Interferometer ou VLTI. Des observations avec le VLTI sont faites depuis des années avec 2 voir 3 des grands télescopes.


    Une vidéo pour l'anniversaire des 10 ans de la mise en service du VLT en 2008. © ESO observatory-YouTube

    Les astronomes du VLT de l'ESO étaient déjà parvenus à faire de la synthèse d'ouverture avec 4 instruments. Tout d'abord avec les quatre petits télescopes auxiliaires (AT) équipés chacun d'un miroir de 1,8 mètre de diamètre. Puis avec les quatre télescopes unitaires (UT) de 8,20 mètres (Antu, Kueyen, Melipal et Yepun) le 17 mars 2011. Dans les deux cas, c'est Pionier, un instrument d'interférométrie développé au sein de l'Observatoire des sciences de l'universunivers de Grenoble, qui avait été mis à contribution.

    VLTI, une clé pour comprendre les disques protoplanétaires

    Mais, pour les UT, comme l'a expliqué à Futura-Sciences l'astronome de l'ESO Jean-Philippe Berger travaillant au VLTI : « La première recombinaisonrecombinaison a fonctionné correctement, malheureusement les conditions atmosphériques et, sans doute, un système antivibration non activé, n'ont pas permis de récupérer des données à valeur scientifique. Néanmoins c'est bien ce jour-là qu'a été démontrée la faisabilité technique de la recombinaison à quatre UT. La seconde recombinaison, bien qu'obtenue aujourd'hui également dans des conditions atmosphériques défavorables, a permis de récupérer des données "scientifiques" et donc nous permet de conclure que l'on peut maintenant exploiter les UT et Pionier pour nos programmes scientifiques ».

    Les astronomes sont certainement enthousiastes, de nouveaux objets astrophysiquesastrophysiques comme des étoilesétoiles binairesbinaires en interaction ou des disques protoplanétairesdisques protoplanétaires mal résolus devraient être maintenant accessibles avec le VLTI et Pionier. C'est d'ailleurs ce que confirme un autre astronome travaillant sur le VLTI, Jean-Baptiste Le Bouquin : « Pionier va nous permettre de mieux comprendre la taille et la structure des disques autour des étoiles jeunes qui sont les lieux supposés de la formation planétaire... La cerisecerise sur le gâteau serait pour nous la mise en évidence d'indices de la naissance de planètes dans ces disques ».