La NASA a confirmé hier soir le bon déroulement du survol de Phoebe par la sonde Cassini-Huygens, en route pour Saturne.

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La sonde Cassini en approche de la géante Saturne. Dessin d'artiste.

La sonde Cassini en approche de la géante Saturne. Dessin d'artiste.

Ces deux nouvelles images de Phoebe, éclairée par le Soleil, ont été prises quelques heures avant son survol au plus près par Cassini-Huygens alors que la sonde se trouvait à 143.068 (image de gauche) et à 77.441 km (image de droite).

Image du site Futura Sciences

Crédits NASA / JPL / Space Science Institute

D'ores et déjà, la surface de la lune externe passionne les scientifiques. Elle apparaît recouverte de nombreux cratères d'impacts de toutes tailles, ce qui est suggère une vieille surface.

On observe aussi des corniches linéaires ou des ravines ainsi que des chaînes de cratères, peut-être disposés de façon radiale à un plus grand cratère situé juste dans la partie ombragée de la partie supérieure gauche de l'image.

Toutefois, il y a apparemment beaucoup plus de cratères de moins de 1 km, signe que le satellite a subi de nombreux impacts d'objets célestes n'excédant pas la centaine de mètres de diamètre. Les scientifiques vont devoir déterminer l'origine de ces impacts. Bien que l'on pense tout de suite à des objets de type comète ou astéroïde, il n'est pas exclu que Phoebe ait été percuté très tôt dans son histoire par d'autres planétoïdes. Si cette hypothèse devait se confirmer, les retombées scientifiques seraient fascinantes.

On remarque également une variation de la luminosité de sa surface, ce qui traduit une discontinuité dans la composition de la surface de la Lune. Enfin, certains détails rappellent des dispositifs déjà vus sur Phobos, un des deux satellites naturels de Mars.

Phoebe

Découvert en 1898, Phoebe est une des lunes les plus éloignées de Saturne et accomplit une orbite complète autour de la planète en 18 mois environ. Il s'agit d'un petit corps sombre d'environ 220 km qui ne reflète que 6 % de la lumière solaire qu'il reçoit. Il est recouvert d'une couche de glace.

En raison de son orbite rétrograde par rapport aux grandes lunes internes de Saturne et de sa couleur, de nombreux scientifiques pensent que la petite lune a été capturée par la planète. Il s'agirait d'un objet échappé de la Ceinture de Kuiper et vraisemblablement similaire aux petits corps glacés qui la peuplent. Si Phoebe et bel bien l'une d'entre elles, alors il n'est pas exclu qu'il s'agisse de l'un de ces blocs de matière primordiaux, voire un planétésimal, à partir desquels se sont formés les planètes autour du Soleil.

Cassini-Huygens

Cassini-Huygens est un projet mené en commun entre la NASA, l'Agence spatiale européenne et l'Agence spatiale italienne. L'engin spatial qui poursuit son voyage entamé le 15 octobre 1997 vers Saturne doit dévoiler les grands secrets de Titan et explorer le système de Saturne. L'orbiteur américain Cassini doit se satelliser autour de Saturne en juin 2004 et étudier la planète, son magnifique système d'anneaux et ses satellites, dont Titan, durant au moins 4 ans.

Quant à la sonde européenne Huygens, elle rejoindra la surface de Titan en janvier 2005, larguée par Cassini qui retransmettra à la Terre les données émises par la sonde. Au sol, la durée de vie opérationnelle de Huygens sera fonction de l'endroit où elle se posera. Sur la terre ferme, elle sera plus longue que si la sonde atterrit sur une mer. De toutes façons, l'activité de la sonde sera extrêmement réduite. Elle n'excédera pas les 2 heures qu'autorisera la liaison avec Cassini. Les concepteurs de la mission l'estiment même entre 3 et 30 minutes.