Le plus gros télescope spatial est russe et il vient de déployer son miroir fait de 27 pétales de fibres de carbone. Destiné à faire de la synthèse d’ouverture en radioastronomie, il pourrait révéler, entre autres, que certains quasars sont en réalité des trous de ver connectant notre univers à un autre.

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    Cela faisait des dizaines d'années que les ingénieurs et les astrophysiciensastrophysiciens russes travaillaient sur une gamme de satellites du nom de Spektr-R, destinés à rivaliser au cours des années 1990 avec les projets américains qui sont devenus HubbleHubble, ChandraChandra, Compton et Spitzer.

    Malheureusement, la chute de l'URSS et les coupes budgétaires ont paralysé ce programme. Tenaces, certains ont tout de même continué à développer ce qui s'appelle aujourd'hui le projet RadioAstron et dont on peut voir une vidéo de présentation (en russe) sur la chaîne YouTubeYouTube tvroscosmos, celle de l'équivalent russe de Nasatelevision.

    Il s'agit d'un radiotélescope pesant 5 tonnes et qui, une fois ses 27 pétalespétales en fibres de carbone déployés, se retrouve doté d'un miroir de 10 mètres de diamètre. Il a été lancé du cosmodrome de BaïkonourBaïkonour, situé au centre du Kazakhstan, le 18 juillet 2011. C'est de ce même cosmodrome, aujourd'hui administré conjointement par la Russie, l'Ukraine et le Kazakhstan, que sont partis Youri Gagarine et Valentina Tereshkova.


    RadioAstron (ou Spektr R) a été lancé le 18 juillet 2011 de Baïkonour par une fusée Zenit-2SB/Fregat-2CB. © RIA Novosti

    Mais pourquoi lancer un radiotélescope dans l'espace alors que l'atmosphèreatmosphère ne fait pas obstacle aux ondes radio ?

    Tout simplement pour faire de la synthèse d'ouverture avec des radiotélescopes au sol. En utilisant cette technique d'interférométrie, on peut alors disposer de l'équivalent d'un radiotélescope dont le diamètre du miroir peut se compter en milliers de kilomètres et même plus. De fait, le satellite RadioAstronRadioAstron, qui vient de déployer avec succès son miroir il y a quelques jours comme l'a indiqué l'agence Roscosmos, se retrouve sur une orbiteorbite elliptique dont le périgéepérigée est à environ 10.000 kilomètres de la Terre mais l'apogéeapogée à 360.000 kilomètres. En fonctionnement, il sera donc capable d'avoir, dans le domaine des ondes radio centimétriques à décacentimétriques, une résolutionrésolution mille fois supérieure à celle de Hubble dans le visible !

    Un test scientifique de l'hypothèse d'un multivers ?

    Cela ouvrira des perspectives fantastiques. On devrait ainsi pouvoir observer les noyaux actifs de galaxiesnoyaux actifs de galaxies avec une résolution jamais égalée jusqu'à présent et en particulier on pourra tester certaines de nos idées sur la nature des quasars. En effet, la résolution atteinte devrait nous révéler ce qui se passe au plus près de l'horizon du trou noir supermassiftrou noir supermassif à l'origine du rayonnement des quasarsquasars.

    RadioAstron (ou Spektr R) avec ses 27 pétales avant son lancement. © Tigovik, Wikipédia

    RadioAstron (ou Spektr R) avec ses 27 pétales avant son lancement. © Tigovik, Wikipédia

    Certains vont même plus loin, comme le grand radioastronome Nikolaï Semionovitch Kardachev que l'on peut voir dans la vidéo de présentation de RadioAstrom. Il avait déjà suggéré, avec Igor Novikov, que certains noyaux actifs de galaxies, comme celui de M 87M 87, pourraient bien être des trous de ver formés dans des phases très primitives de la naissance de l'universunivers !

    Connectant notre cosmoscosmos avec des univers parallèles, ils pourraient ressembler à des trous noirs mais n'en seraient pas à cause de l'absence d'un horizon des événementshorizon des événements. Cette absence d'horizon et les modifications engendrées concernant les orbites des plasmas proches de l'entrée d'un trou de ver confondue avec l'horizon d'un trou noir, pourraient être visibles avec la résolution record d'un radiotélescope dont le diamètre est de l'ordre de la distance de la Terre à la LuneLune. RadioAstron serait donc en mesure, peut-être, de départager ces deux théories concernant la nature des quasars.

    Des quasars au champ de gravité de la Terre

    Tout cela est bien sûr très, très spéculatif mais l'on ne peut s'empêcher de rêver aux conséquences qu'une telle découverte aurait sur notre quête de la compréhension de la structure et de l'évolution de l'univers du Big Bang au Vivant. Nous pourrions avoir une preuve de l'existence du multivers !

    En tout état de cause, on attend du Hubble russe qu'il nous en apprenne plus sur l'univers observable dans les domaines suivants :