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L'événement est rare : le 14 août dernier, une nouvelle étoile, d'abord repérée par un astronomeastronome amateur japonais, est apparue dans le ciel de l'hémisphère nordhémisphère nord, au bord de la petite constellation du Dauphin. Son éclat, qui décroît, la rend visible avec une paire de jumelles, et même à l'œilœil nu. Elle n'est pas difficile à trouver : il faut repérer le fameux Triangle d'été, formé par trois étoiles très brillantes : Véga (de la constellation de la Lyre), Altaïr (de l'Aigle) et Deneb (du Cygne).
Partez de Deneb en haut à gauche (avec Véga en haut à droite), descendez vers Altaïr qui marque la pointe inférieure du triangle et arrêtez-vous aux deux tiers. Le nouvel astre est un peu à gauche. Comme elle est nouvelle, cette étoile se prénomme Nova, et puisqu'elle est située dans la constellation du Dauphin et qu'elle est apparue cette année, son nom complet est Nova Delphini 2013.
Le nouvel astre Nova Delphini 2013 se trouve à peu près sous le D de son nom écrit ici en jaune. On remarque en bas l'étoile Altaïr, dans la constellation de l'Aigle. À gauche, la constellation du Dauphin, et à droite, celle de la Flèche, qui n'a jamais aussi bien porté son nom, car cette flèche pointe vers la nouvelle étoile... © Futura-Sciences, avec le logiciel Stellarium
Explosion sur une naine blanche après un trop gros repas
Les astronomes ont bien compris l'origine de cet éclat soudain, un phénomène qui s'observe de temps à autre dans le ciel. Il ne s'agit pas d'une étoile venant de naître, mais du résultat d'une explosion au sein d'un couple. Une naine blanche, petite mais très dense, donc très massive, et une grande étoile bien plus tranquille tournent l'une autour de l'autre à une distance très faible. La naine blanche, par gravitégravité, aspire en permanence du gazgaz chaud qu'elle s'approprie. La petite mange la grosse, en quelque sorte. Mais cette boulimieboulimie a ses limites. Le gaz qui s'accumule sur la naine blanche se comprime, donc il s'échauffe. La température s'élève considérablement, au point de provoquer une énorme déflagration. Une semblable nova, GK Persei, avait par exemple été observée en février 2013 dans la constellation de Persée, après avoir été vue pour la première fois en 1901.
C'est cette explosion que nous observons en ce moment. On peut se faire une idée de sa violence avec l'augmentation de luminositéluminosité de ce couple d'étoiles. Avant l'événement, sa magnitudemagnitude était de 17, c'est-à-dire une luminosité très faible qui en réservait l'observation aux grands télescopestélescopes. En une journée, la magnitude est passée à environ 6 (la limite pour l'observation à l'œil nu), puis à 4,4. Ce qui signifie que la luminosité de cet astre a été multipliée par 150.000. La Société astronomique de Bourgogne (SAB) suit l'événement avec minutie.
On estime que le gaz éjecté par cette déflagration est lancé à plusieurs milliers de kilomètres par seconde. La naine blanche survivra pourtant à ce cataclysme et reprendra son repas interrompu, recommençant à dévorer sa compagne, jusqu'à la prochaine explosion. La déflagration a toujours lieu, mais elle baisse d'intensité, et avec elle la luminosité de Nova Delphini 2013. On peut encore l'observer. Alors profitons-en...