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- Apprenez-en plus sur le phénomène des aurores boréales
Les progrès des moyens d'observation en astronomie ont permis de découvrir que les éruptions solaires observées par des satellites comme SDOSDO ne sont rien comparées à celles pouvant se produire à la surface d'étoiles cousines du Soleil. Ces superéruptions (superflares en anglais), durant de quelques heures à un jour, peuvent en effet être des millions de fois plus puissantes que celles que subit notre étoile. Pour les expliquer, les chercheurs avaient proposé il y a plus de dix ans un modèle reposant sur la découverte des exoplanètes.
On connaissait l'existence de superéruptions survenant sur des étoiles binairesbinaires suffisamment proches l'une de l'autre pour que des interactions magnétiques importantes se produisent entre elles, générant des reconnexions magnétiques. La découverte des Jupiter chaudes permettait d'étendre ce scénario à des étoiles de type solaire, à condition qu'elles possèdent une telle géante gazeuse orbitant près de leur surface. La mise en orbiteorbite de Kepler permettait de tester cette théorie en attendant patiemment que se produise une superéruption à la surface d'une étoile et en vérifiant qu'elle possédait bien une Jupiter chaudeJupiter chaude.
Proposée il y a plus de dix ans, l'explication des superéruptions solaires (superflare en anglais) observées avec des étoiles de type solaire faisait intervenir un couplage magnétique entre ces étoiles et des géantes gazeuses proches, des Jupiter chaudes (Jupiter-like planet). On voit sur ce schéma des lignes de champ magnétique (Magnetic field lines) connectant la surface de l'étoile à une telle géante gazeuse. © Nature
Un groupe de chercheurs japonais de l'université de Kyoto a mis à profit les observations réalisées avec Kepler pendant 120 jours et concernant 83.000 étoiles. Leurs conclusions viennent d'être publiées dans Nature.
Alors que 365 superéruptions ont été détectées sur 148 étoiles, pas une seule ne possède de Jupiter chaude !
Des super Io à la place des Jupiter chaudes ?
Toutefois, les chercheurs ont pu constater deux choses. La première concerne la rotation des étoiles et la seconde la taille des taches à leur surface, déduite de modulationsmodulations quasipériodiques de la luminositéluminosité de ces étoiles. Il semble bel et bien que les superéruptions se produisent d'autant plus fréquemment que les étoiles sont en rotation rapide. Ainsi, seulement 101 éruptions ont été associées à des étoiles en rotation lente. Cependant, l'intensité des éruptions ne semble pas être corrélée à la période de rotationpériode de rotation des étoiles.
Des images d'éruptions solaires prises par SDO. © SpaceRip-YouTube
Le plus intéressant concerne la taille de l'équivalent des taches solaires à la surface des étoiles. Les étoiles les plus sujettes aux superéruptions sont quasiment toujours celles possédant de larges taches, plus grandes que celles que l'on observe depuis GaliléeGalilée à la surface du Soleil. Une bonne nouvelle qui permet de penser que de telles éruptions ne peuvent pas se produire, du moins fréquemment, avec le Soleil. On n'ose imaginer l'effet sur la biosphèrebiosphère si se produisait une éruption dix millions de fois plus forte que celles que l'on connaît déjà.
Cela entraînerait certainement des aurores boréales encore plus spectaculaires que celle du fameux événement de Carringtonévénement de Carrington et les électrons tueurs seraient encore plus dangereux pour les satellites de télécommunication.
Une chose semble certaine, ce ne sont donc pas des Jupiter chaudes qui sont responsables de ces superéruptions dans la majorité des cas. Mais peut-être suffit-il de faire intervenir une exoplanèteexoplanète rocheuse comme une superterre ou plus précisément une super Io ?