Pendant deux semaines, deux chercheurs britanniques, installés au Spitzberg, sont partis à la recherche des organismes dits extrêmophiles, capables de prospérer dans des conditions difficiles. L'idée de ce projet Amase est de mettre au point des techniques de recherche de la vie utilisables par la Nasa et l'Esa dans le Système solaire, sur Mars ou ailleurs.

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    Pour comprendre comment la vie pourrait exister sur d'autres planètes et satellites du Système solaire, deux chercheurs britanniques, Liane Benning, de l'Université de Leeds et Dominique Tobler, de l'Université de Glasgow, se sont rendus sur l'archipelarchipel du SpitzbergSpitzberg, une région connue pour être une des plus froides de la Terre.

    Ce site présente en effet certaines analogiesanalogies avec les dépôts de glace et de givregivre qui recouvrent les pôles martiens ou d'autres objets glacés du Système solaire comme les satellites Europe ou Encelade. Il peut donc être utilisé pour préparer l'exploration robotiquerobotique et humaine de Mars.

    Benning et Tobler ont mis sur pied leur expédition (du 6 au 20 août) dans le cadre du programme Amase (Arctic Mars Analog Svalbard Expedition). Le but est de comprendre comment neige et glace de cette région ont été colonisées par des organismes subsistant avec très peu d'éléments nutritifs dans un environnement caractérisé par de grandes fluctuations de température et des niveaux élevés de rayonnement UVUV. L'objectif est de déterminer quelles sont les stratégies adoptées par ces organismes extrêmophilesextrêmophiles pour y survivre. En comprenant cela, on pense augmenter nos chances de détecter et découvrir des formes de vies primitives sur d'autres objets du Système solaire.

    Image du site Futura Sciences
    Deux chercheurs, dont le professeur Benning, s’apprêtent à prélever des échantillons du glacier Friedrichbreen (Amase 2009). © Juan Diego Rodriguez-Blanco

    Tester les instruments sur des cas réels

    Pour y parvenir, les deux chercheurs vont passer leur temps à prélever des échantillons, avec le souci de ne pas les contaminer, dans les champs de neige près de la station de recherche de Ny-Alesund. Ils ne seront pas analysés sur place mais au Royaume-Uni. Benning et Tobler veulent également déterminer le taux de mortalité et le nombre de cellules vivantes, réaliser un catalogue de la biodiversitébiodiversité de la région, étudier la géochimie locale et d'analyser l'ADNADN des micro-organismesmicro-organismes.

    Ils utiliseront une panoplie d'instruments scientifiques qui seront soumis à des tests de performance et de fiabilité car, si la vie existe ailleurs dans le Système solaire, il est vraisemblable qu'elle le soit en très petite quantité (un petit nombre de cellules dans une région très vaste). Autrement dit, les instruments que l'on utilisera dans le futur devront être très sensibles de façon à détecter des indices qui seront très faibles, voire à l'état de traces.

    En s'appuyant sur les avancées acquises ces dix dernières années sur nos connaissances des différents chemins pris par la vie terrestre, on s'aperçoit que la vie est beaucoup plus robuste qu'on ne le pensait, repoussant les limites au sein desquelles elle peut s'épanouir. Notre planète abrite en effet des organismes, dits extrêmophiles, qu'on pensait ne pas pouvoir exister il y a encore seulement quelques années...

    On a observé des organismes dans des milieux acides, avec des pH pratiquement nuls aussi bien que dans des environnements très basiques. Certains prolifèrent dans des eaux très salines, dans les boues saumâtressaumâtres ou dans les glaces des pôles. D'autres s'acclimatent très bien à des températures de 110°C, sans lumière ou résistent à des radiations qui tueraient 50.000 fois un humain, voire, comme les inénarrables tardigrades, au vide spatial.