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En mai, le satellite Kepler de la Nasa perdait l'usage d'une troisième roue de réaction sur les quatre que compte son système de pointage. Nous nous demandions alors si cette nouvelle panne condamnait la recherche de planètes extrasolaires pour laquelle il est conçu. En effet, pour les détecter, un bon pointage du télescope est nécessaire. Et pour que ce système fonctionne, il faut mettre en rotation au moins trois roues de réaction. Cela permet de changer le moment cinétique propre à un satellite qui, par conservation du moment cinétique total, doit se mettre en rotation dans le sens opposé au sens de rotation du moteur et selon un nouvel axe.
Aujourd'hui, seules deux roues fonctionnent sur les quatre. L'une n'est plus opérationnelle depuis 2012, et toutes les tentatives pour la réparer ont échoué. Une défaillance avait déjà été identifiée sur l'une des trois roues de réaction indispensables à Kepler, en janvier dernier. Mais les ingénieurs de la Nasa avaient réussi à restaurer son fonctionnement, car il s'agissait d'un problème de lubrification. Le contrôle du satellite n'est pas pour autant perdu. Le pointage peut être effectué à l'aide de petits moteurs mais au prix d'une consommation de carburant.
Principaux éléments du satellite Kepler. L’emplacement des roues de réaction (reaction wheels) est indiqué sur la partie droite du dessin. © Nasa
Des observations sans pointage très précis pour Kepler
Excepté ce problème de pointage, le satellite est en bon état de fonctionnement. D'après la Nasa, il peut être utilisé pendant encore plusieurs mois, voire quelques années pour peu que ses réserves de carburant restantes soient bien gérées. L'Agence spatiale américaine a donc lancé un appel à idée début août pour identifier des programmes d'observation nécessitant une précision moins importante et pour lesquels deux roues suffisent. D'ici quelques semaines, Kepler pourrait être utilisé pour rechercher des astéroïdes et des comètes.
En poste depuis mars 2009, le satellite n'est pas à l'abri de pannes techniques. Le rayonnement spatial peut endommager voire rendre inutilisables des composants électroniques ou électriques, et une collision avec une micrométéorite est toujours possible. Autre écueil, le financement de cette mission de remplacement. Les millions de dollars utilisés pour cette nouvelle mission de Kepler ne le seront pas pour d'autres programmes. Or, aussi intéressante soit-elle, la recherche d'astéroïdes et de comètes (notamment par la technique utilisée par Kepler) fait grincer des dents et n'apparaît pas comme une priorité.
Tess : un nouveau satellite pour succéder à Kepler
Cela dit, le bilan de ce satellite est exceptionnel. Après une première mission initiale terminée en novembre puis une prolongation de plusieurs mois, Kepler a détecté un total de 3.548 objets susceptibles d'être des planètes en orbite autour d'autres étoilesétoiles. Parmi ces objets, 135 ont été identifiés comme planètes, et certaines se trouvent dans la zone d'habitabilitézone d'habitabilité de leur étoile.
Son successeur est déjà en projet. Les chasseurs de planètes américains peuvent compter sur un nouvel instrument d'ici 2018. Il s'agit de Tess, un satellite d'étude des exoplanètes par transit, qui aura la particularité de réaliser à la fois des spectresspectres des transitstransits et des images de ces planètes. Il est destiné à rechercher des planètes habitables, autour d'étoiles proches du SoleilSoleil et d'étoiles au moins aussi lumineuses que lui.