au sommaire
Mars-500, la mission spatiale à laquelle viennent de prendre part les cosmonautes russes Oleg Artiomov (38 ans) et Sergueï Riazanski (34 ans), dont aucun n'a encore volé dans l'espace, est peu commune. Durant trois mois, ils resteront complètement isolés du reste du monde dans un caisson simulant un vol vers la planète Mars. Il ne s'agit pas de la première expérience du genre, mais celle dont les conditions sont les plus réalistes à ce jour. Auront aussi pris place à bord deux autres Russes, le Français Cyrille Fournier (40 ans), pilote de la compagnie Air France et l'Allemand Oliver Knickel (28 ans), ingénieur de l'armée. Ensemble, ces volontaires formeront un équipage complet dont sont attendus de nombreux renseignements sur ces conditions de vie très particulières.
Pour ce voyage immobile, les six hommes (il n'y aura pas de femme à bord...) auront le droit d'emporter divers objets personnels comme des livres, des DVDDVD ou leur ordinateurordinateur personnel. Mais pas de téléphone portable, les possibilités de se connecter au réseau étant assez faibles de l'autre côté du Système solaire... Les communications entre leur habitat et la base simuleront une transmission à travers l'espace depuis un vaisseau s'éloignant, le temps de réponse s'allongeant progressivement en fonction d'une distance variant de 55 millions à 400 millions de kilomètres pour atteindre finalement plusieurs dizaines de minutes entre l'envoi d'une question et la réceptionréception de la réponse.
L'équipe des pseudo-astronautes devant le sas d'entrée du caisson d'isolement. Crédit Esa
Un isolement total
L'intérieur du vaisseau lui-même a été conçu selon le modèle le plus vraisemblable pour un vol de longue durée. Les six hommes disposeront de trois modules totalisant 550 mètres cubes reliés entre eux, soit un compartiment de stockage de vivres, un deuxième dit médical et un troisième servant de lieu d'habitation, où chacun disposera d'un endroit individuel où il pourra s'isoler.
Isolement reste cependant le maître-mot de cette expérience organisée conjointement par l'IBMP (Institut russe pour les problèmes biomédicaux) et l'Esa, destinée avant tout à tester en conditions réelles l'adaptation d'un équipage à la promiscuité et à l'absence de tout moyen de secours, même en cas de problème sérieux. Ainsi, aucun approvisionnement ne franchira les portesportes du conteneur durant l'expérience, et a fortiori, aucun des passagers ou membres de l'équipe. Dans l'éventualité où un des volontaires se déciderait quand même à quitter l'enceinte, il ne pourrait ultérieurement y revenir et serait officiellement considéré comme mort pour l'expérience.
L'étape suivante, qui devrait débuter à la fin de cette année, consistera à rééditer l’expérience, mais cette fois pour une durée équivalant à un trajet aller-retour sur Mars, soit 520 jours.