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Cette photo du Mars Science Laboratory en cours d'assemblage donne une idée de sa taille. Crédit Nasa
« Nous n'allons pas être prêts pour le lancement de Mars Science LaboratoryMars Science Laboratory à l'automneautomne 2009 comme nous l'espérions, mais nous le repousserons à 2011 » a déclaré jeudi dernier l'administrateur de la Nasa Michael Griffin, lors d'une conférence de presse. Mars Science Laboratory est le rover le plus complexe jamais conçu par la Nasa pour la Planète rouge. Il succède aux deux robotsrobots Spirit et OpportunityOpportunity fonctionnant toujours actuellement sur le sol martien et a principalement pour but de détecter des traces de vie présente ou passée.
Les problèmes détectés se situent principalement au niveau des articulationsarticulations du bras robotisé ainsi que du système de locomotion à six roues. Un examen a révélé que les 31 servomoteurs qui animent ces mécanismes pourraient ne pas fonctionner au moment où l'atterrisseur se posera sur le sol martien. Les défaillances pourraient être imputables à des défauts de fabrication. La Nasa n'a pas encore été en mesure de les tester, et en conséquence, les techniciens ont décidé de procéder à des vérifications complémentaires afin d'écarter tout risque de défaillance.
Au centre, une maquette de Sojourner. A gauche, un modèle semblable à Spirit et Opportunity. En comparaison le rover Mars Science Laboratory est considérablement plus grand, avec une hauteur de 1,6 mètre pour 2,7 mètres de longueur et 174 kilos sur la balance (terrestre). Cliquer pour agrandir. Crédit Nasa
Un laboratoire ambulant
Ces vérifications ne provoqueront qu'un retard minime de la mise au point définitive de la sonde. Cependant, divers imprévus avaient déjà contraint la Nasa à reporter le lancement à l'automne 2009 et ce nouvel ajournement déborde de la fenêtrefenêtre de tir, de sorte que l'agence américaine doit maintenant suspendre l'ensemble du programme jusqu'à la suivante, en 2011. Alors que le premier retard avait déjà entraîné un surcoût de 200 millions de dollars à la Nasa, celui-ci est déjà estimé à 400 millions de dollars, portant le coût total de la mission à 2,3 milliards de dollars.
Mars Science Laboratory, dont un seul exemplaire sera envoyé, est beaucoup plus grand et plus ambitieux que ses deux confrères. Alimenté par un générateur radio-isotopique au plutonium, ce rover ne dépendra par des conditions climatiques et possédera de ce fait une autonomieautonomie beaucoup plus importante, pouvant fonctionner aussi bien de jour que de nuit. De la taille d'une petite voiturevoiture, il est prévu pour une duréedurée de vie d'une année martienne soit deux années terrestres, contre trois mois pour les sondes précédentes (mais Spirit et Opportunity résistent néanmoins depuis janvier 2004). Durant cette période, elle devra parcourir au moins 50 km à la surface de mars.
« Un échec n'est pas envisageable »
Dix instruments scientifiques composent sa charge utile de 65 kilos, dont six sont considérés hautement prioritaires. On y trouve une caméra stéréo couleurscouleurs, une caméra microscopique semblable à celle des rovers Spirit et Opportunity, un spectromètre à rayons alpha et X afin de déterminer la composition élémentaire des roches, un diffractomètre à rayons Xrayons X couplé à un spectromètrespectromètre à fluorescence afin de déterminer avec une grande précision la minéralogie des roches ainsi qu'une caméra de descente plus sophistiquée que celles des sondes précédentes. L'instrument le plus intéressant sera probablement un chromatographe en phase gazeuse couplé à un spectromètre de massemasse, capable de détecter des traces de matièresmatières organiques. Il sera accompagné d'un spectromètre laserlaser qui pourra étudier aussi bien l'atmosphèreatmosphère que les roches.
De nouveaux types d'instruments n'ayant jamais embarqué à bord d'une sonde spatiale seront également de la partie, tel un détecteur de radiation qui travaillera en complément de l'instrument Marie de la sonde Mars OdysseyMars Odyssey de la Nasa, ainsi qu'un spectromètre à ablationablation laser, pouvant vaporiser la surface des roches jusqu'à une distance de 10 mètres afin d'en déterminer la composition par spectrographie.
« Un échec n'est pas envisageable, prévient Ed Weiler, administrateur associé de l'agence spatiale américaine. La portée scientifique de ce projet est trop importante et l'investissement de l'argentargent du contribuable nous oblige à être absolument sûr d'avoir fait tout ce qu'il était possible pour nous assurer du succès de cette mission ». Bien que cela n'ait pas encore été annoncé, il est possible que ce report de deux années se répercute sur l'ensemble du programme martien de la Nasa.