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Deux UAV biréacteurs étudiés chez EADS. Avec ses grandes ailes de planeur, l'Advanced-UAV est prévu pour un long rayon d'action. © EADS
En 2007, l'Allemagne, l'Espagne et la France ont commandé au constructeur EADSEADS l'étude d'un UAV (unmanned aerial vehicleunmanned aerial vehicle), autrement dit un drone volant, qualifié de Advanced. A l'issue de ces études, ces trois pays ont décidé de poursuivre ce programme et de passer commande en 2009. Cet Advanced-UAV devrait être livré aux armées concernées en 2015.
Il ne s'agit pas d'un drone tactique, c'est-à-dire d'un engin à court rayon d'action (200 kilomètres au maximum) utilisé près du champ de bataille. Le programme est celui d'un système de surveillance stratégique à longue endurance haute altitude (un HALE en jargon militaire pour haute altitude longue endurance, à ne pas confondre avec un MALE, drone moyenne altitude longue endurance). Le drone, ou plutôt son « segment air » comme disent les militaires (car les équipements au sol sont tout aussi importants), doit pouvoir voler durant 24 heures d'affilée et grimper jusqu'à 15.000 mètres d'altitude. Son équipement doit bien sûr comprendre des systèmes de prises de vue. Un tel appareil est appelé à évoluer sur de grandes distances ou tourner durant un long moment au-dessus d'une même zone. Ses missions seront la surveillance de mouvements de troupes, de véhicules ou d'hommes, les données étant transmises en temps réel par radio.
Il vole haut et longtemps. Le bulbe avant contient de nombreux instruments, dont un radar, pour fournir des images des territoires survolés. © EADS
Un œil au-dessus des nuages
Pour répondre à ce cahier des charges, l'Advanced-UAV de EADS, propulsé par deux réacteurs, atteint une taille respectable, avec une envergure de 26 mètres (soit celle des plus grands planeurs) et une masse au décollage de six tonnes (semblable à celle d'un petit biréacteur d'affaires). Il est équipé d'une caméra mobilemobile, montée sous l'appareil et capable de tourner dans toutes les directions. L'instrument le plus volumineux est un radar à synthèse d'ouverture (ou SAR, pour Synthetic Aperture Radar). Sans antenne mobile, il peut pointer une direction quelconque, sur 360°, et fournit des images même à travers une couche nuageuse. Des satellites comme Envisat sont équipés d'instruments de ce type.
L'originalité de l'Advanced-UAV, réclamée par les pays demandeurs, est de pouvoir emprunter les zones de circulation aérienne civile. L'engin doit donc être capable d'éviter des collisions en repérant les appareils volant dans son voisinage. Cette faculté lui ouvre des possibilités d'intervention plus larges, pour surveiller des territoires étendus. Mais en principe, l'équipage d'un aéronefaéronef évoluant dans une zone contrôlée doit informer de ses intentions, demander des autorisations et suivre les instructions données par le contrôle. Précisément, que fera donc cet UAV ? Une affaire à suivre...
Bien avant que cet engin stratégique n'intègre les armées européennes, vers 2015, d'autres drones, à plus faible rayon d'action, viendront s'ajouter aux appareils tactiques déjà largement utilisés. D'autres programmes sont en effet en cours, comme le SDIM (Système Intérimaire de Drone MALE) pour l'armée française. L'histoire de l'aéronautique sans pilote ne fait donc que commencer...